Publié le 06 juillet 2021
ENVIRONNEMENT
Festival de Cannes : une sélection spéciale sur le climat et l’écologie
Le Festival de Cannes, qui démarre aujourd'hui jusqu'au 17 juillet, vient de dévoiler pour la première fois une sélection éphémère de films dédiés à l'engagement climatique et écologique. Animal de Cyril Dion, Bigger Than Us de Flore Vasseur, Marcher sur l'eau d'Aïssa Maïga... Sept films seront présentés sur la croisette pendant le festival.

Courtesy of UGC Distribution / Orange Studio / Les films du Losange
C’est une première pour le Festival de Cannes. Les organisateurs ont annoncé le 18 juin la création d’une "sélection éphémère" spéciale climat destinée à "incarner cinématographiquement" l'engagement pour l'environnement du festival. "En 2021, les prises de conscience et la défense de la planète se jouent aussi au cinéma", écrivent dans un communiqué les organisateurs du festival. Sept films ont été sélectionnés et seront présentés sur les écrans de la croisette. Plusieurs thèmes sont abordés.
La pollution plastique est ainsi racontée par Flore Vasseur qui signe Bigger Than Us. Dans ce documentaire, la réalisatrice suit Melati Wijsen, une jeune indonésienne engagée qui se bat pour supprimer les sacs plastiques sur son île, Bali. Le militant Cyril Dion s’est lui intéressé à l’effondrement de la biodiversité. Six ans après le succès du documentaire Demain, coréalisé avec Mélanie Laurent, le réalisateur filme deux adolescents engagés contre l’extinction des espèces.
Immense joie. @animal_lefilm est en sélection officielle au @Festival_Cannes avec 6 autres films dans une sélection consacrée à l'engagement et à l'écologie. Merci à Thierry Frémaux et à toute son équipe de nous donner une tribune artistique pour porter de nouveaux imaginaires https://t.co/9Llk46xJ8U pic.twitter.com/PHGs3RVok7
— Cyril Dion (@cdion) June 18, 2021
Les jeunes générations mises en avant
Plusieurs films de cette sélection éphémères mettent en avant cette génération engagée. C’est également le cas de "Marcher sur l’eau" d’Aïssa Maïga. L’autrice de "Regard Noir" sur la représentation des femmes noires à l’écran se penche sur les conséquences du réchauffement climatique dans un village du Niger. Elle suit une petite fille qui, dans l’attente d’un hypothétique forage, est obligée de parcourir chaque jour des kilomètres pour rapporter de l’eau.
Le film de Louis Garrel, "La Croisade", avec notamment Laetitia Casta, est une "fable d'anticipation" où les enfants "prennent le pouvoir pour protéger la planète". Le scénario a été co-écrit avec Jean-Claude Carrière, décédé en février. Sont également sélectionnés "La Panthère des Neiges" de Marie Amiguet, sur l'expédition au Tibet qui a donné lieu au livre du même nom de Sylvain Tesson (prix Renaudot 2019), le documentaire indien, "Invisible Demons" de Rahul Jain, un "constat effrayant sur la pollution" à New Delhi, et un film du Chinois Zhao Liang, "I Am So Sorry", "voyage de Tchernobyl à Fukushima" sur les dangers du nucléaire.
Les engagements du Festival de Cannes
En parallèle de cette sélection, le festival de Cannes a annoncé plusieurs mesures pour réduire son empreinte environnementale qui avait été pointée du doigt en 2019 par l’Association pour la défense de l’environnement et de la nature (ADEN). "Pendant le festival, la population triple, or tous ces gens se déplacent. Les professionnels et artistes viennent en avion à l'aéroport de Cannes et de Nice, une noria de voitures souvent précédées de motards toutes sirènes hurlantes les conduisent aux hôtels afin d'éviter les bouchons, les immenses yachts dans la baie sont obligés de faire fonctionner leurs moteurs toute la journée pour avoir de l’électricité...", énumérait la présidente de l'association Geneviève Huchet.
Le festival vient ainsi d’annoncer convertir 60 % de la flotte de voitures officielles à l’électrique ou l’hybride, diviser par deux la fréquence de changement du tapis rouge, supprimer totalement les bouteilles d’eau en plastique pour les remplacer par des fontaines à eau. Surtout, parmi les mesures phares, le festival va facturer à chaque festivalier une contribution environnementale de 20 euros, une somme destinée à financer des programmes de compensation carbone.
Marina Fabre, @fabre_marina avec AFP