Publié le 29 novembre 2018
ENVIRONNEMENT
Bientôt un outil standardisé pour mesurer l'impact sur la biodiversité des institutions financières et des entreprises
Face à la dégradation rapide des espèces, des acteurs financiers et des entreprises travaillent sur des outils de mesure standardisés pour évaluer leurs impacts en matière de biodiversité. À l’occasion de la COP14 sur la biodiversité à Sharm-El-Sheikh, CDC Biodiversité et des investisseurs européens ont présenté l’un des outils le plus aboutis à ce jour, le Global Biodiversity Score (GBS).

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Les derniers chiffres sur l’érosion de la biodiversité sont alarmants : 60% des écosystèmes sont à ce jour dégradés dans le monde. Comme pour le climat, les États se réunissent régulièrement sous l’égide de l’ONU pour élaborer, un cadre mondial de la protection de la biodiversité. À l'occasion de la COP14 qui se déroule en ce moment à Sharm-El-Sheikh, en Égypte, la CDC biodiversité a présenté son outil destiné à évaluer l’empreinte biodiversité des entreprises et des institutions financières, le Global Biodiversity Score (GBS)
L’enjeu est de taille. L’engagement des entreprises et acteurs financiers est indispensable pour ralentir l’érosion de la biodiversité. Leurs activités en sont en partie responsables à travers l'extraction des matières premières, l'utilisation de ressources naturelles, l'artificialisation des sols... Aussi, la mesure de leur empreinte biodiversité est clé. Mais bien plus complexe à réaliser que la mesure de l’empreinte carbone, du fait de la diversité de la faune, de la flore et des sols.
CDC biodiversité travaille depuis trois ans avec le Club B4B+ des "Entreprises pour une biodiversité positive" à un outil de mesure standardisé, spécialement adapté aux entreprises et aux acteurs financiers (1). Elle a le soutien de trois investisseurs socialement responsables européens (ASN Bank, Actiam et Finance in Motion). Ensemble, avec la Caisse des dépôts (dont Novethic est une filiale), ces investisseurs gèrent 300 milliards d’euros d’actifs.
Fixer, évaluer et guider l’atteinte des objectifs biodiversité par les entreprises
Le GBS évalue l’empreinte biodiversité en travaillant à la fois sur les activités de l’entreprise et de sa chaîne de valeur mais aussi de son secteur. Plusieurs types de pressions sur la biodiversité sont analysées : l’utilisation des terres, l’empiétement et la fragmentation des habitats naturels, le changement climatique ou les dépôts aériens azotés. Cela donne lieu à un indicateur de référence, le MSA (pour Abondance spécifique moyenne) créé par l’institut hollandais de l’environnement et validé par l’IPBES, le GIEC de la biodiversité.
À terme, l’idée est de pouvoir établir des notes et des comparaisons entre entreprises pour mieux identifier et donc investir dans les entreprises les plus vertueuses. Le GBS devrait pouvoir être utilisé dès 2020 dans le cadre d’audits de l’impact biodiversité des entreprises et institutions financières comme le prévoit le plan national biodiversité publié en juillet 2018.
Béatrice Héraud @beatriceheraud
(1) Voir le rapport "Vers une évaluation de l’empreinte biodiversité des entreprise : le Global Biodiversity Score" et celui réalisé avec ASN Bank, Actiam et Finance in motion le décline spécifiquement pour les acteurs financiers