Après la viande, haro sur la production de riz ! Si les rizières sont connues pour être des sources importantes de méthane (9 % des émissions globales) en raison de leur immersion dans l’eau, c’était sans compter sur un autre gaz à effet de serre, le protoxyde d’azote (N20).
Il est généré lorsque le sol est immergé puis asséché de façon intermittente, une technique pratiquée par une partie des riziculteurs, et plébiscitée par les organisations internationales pour réduire les émissions de méthane des rizières… sans s’apercevoir que cela dopait les émissions de N2O.
Selon des chercheurs qui viennent de publier leur découverte dans la revue américaine PNAS, "les quantités des deux gaz à effets de serre rejetés dans l’atmosphère par les rizières du monde entier sont ainsi probablement sous-estimées de moitié". Au total, les émissions mondiales de N2O dues au riz pourraient représenter l’équivalent des émissions de 200 centrales au charbon, selon leur estimation.
Un pouvoir réchauffant x 300
Le N20, peu connu, est pourtant le troisième gaz à effet de serre après le dioxyde de carbone et le méthane. Son pouvoir réchauffant est 300 fois plus important que celui du CO2 et sa durée de vie dans l’atmosphère est de 120 ans. À son actif, signalons également qu’il est devenu l’ennemi numéro 1 de la couche d’ozone car, contrairement aux autres gaz responsables d’agrandir le trou, il n’avait pas été interdit par le Protocole de Montréal. D’ici 2050, ses émissions pourraient doubler.
Rien qu’en Inde, où l’étude a été menée sur cinq rizières inondées par intermittence, les émissions de protoxyde d’azote "pourraient être 30 à 45 fois plus élevées que celles signalées en cas d’inondation continue", ont estimé les chercheurs. Ils préconisent dès lors de limiter le niveau de l’eau à environ cinq à sept centimètres au-dessous ou au-dessus du niveau du sol dans les rizières afin de minimiser la totalité des gaz à effet de serre qu’elles produisent.
Le riz est aujourd’hui l’aliment de base pour la moitié des habitants de la planète. Il est également menacé par le réchauffement climatique qui favorise la multiplication des nuisibles, réduisant les rendements agricoles.
Concepcion Alvarez, @conce1
Publié le 30 septembre 2018
C’est le troisième gaz à effet de serre le plus puissant, après le dioxyde de carbone et le méthane. Le protoxyde d’azote, également appelé gaz hilarant, n’a vraiment pas de quoi faire rire. Une partie de ses émissions n’auraient pas été prises en compte par les scientifiques. Elles émanent des cultures de riz et polluent autant que 200 centrales à charbon.
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