Publié le 23 novembre 2020
ENVIRONNEMENT
La France annonce l’abattage de 1000 visons après une contamination au Covid-19
La France va procéder à l'abattage de 1 000 visons d'un élevage d'Eure-et-Loir après avoir détecté la présence du Covid-19. Trois autres élevages ont été placés sous haute surveillance. Si aucun humain n'a pour l'instant été contaminé, la situation reste préoccupante. Au Danemark le virus muté passé des visons à l'Homme affaiblit les anticorps.

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C’était un risque redouté par la filière fourrure de France. Dimanche 22 novembre, le ministère de l’Agriculture a annoncé que la présence de Covid-19 avait été détectée dans un élevage de visons en Eure-et-Loir. "L'abattage de la totalité des mille animaux encore présents sur l’exploitation et l’élimination des produits issus de ces animaux" ont été ordonnés dimanche par arrêté, ont annoncé les ministères de l'Agriculture, de la Santé et de la Transition écologique. Des analyses sont en cours dans trois autres élevages de la région dont les résultats seront connus dans la semaine.
"Si des résultats s’avéraient positifs, les mêmes mesures d’abattage que dans le premier élevage concerné seraient appliquées", poursuit le gouvernement. Pour l’instant, aucun vison ne semble avoir transmis le Covid-19 aux éleveurs. C’était une des craintes des autorités sanitaires qui suivent de près l’évolution dans les autres pays européens et particulièrement le Danemark.
Cet État, premier producteur de fourrure de vison au monde, a décidé d’abattre entre 15 et 17 millions de visons d’élevage alors que les autorités sanitaires ont annoncé qu’une dizaine de personnes avaient contracté le Covid-19 à leur contact. Or, le virus transmis à ces personnes début novembre a muté. Cela ne s'est pas traduit par des effets plus graves chez l'homme, mais cela entraîne une moindre efficacité des anticorps, produit par le corps humain lors d'une première infection. Aujourd’hui, le Danemark assure que cette mutation est "très probablement éteinte".
Fin de l'élevage de visons en France en 2025
En France, la situation est aujourd’hui moins inquiétante. La filière de la fourrure a indiqué dimanche soir qu'elle "collaborerait en toute transparence afin de garantir les meilleures conditions sanitaires pour les élevages et leur environnement". La situation est d'autant plus observée de près que la fin des élevages de vison pour leur fourrure est prévue dans cinq ans.
"Notre époque accepte de moins en moins les élevages pour la fourrure et le vison d’Amérique est potentiellement envahissant. Il y aura donc une mise en extinction des élevages sous cinq ans", avait déclaré Barbara Pompili lors de l’annonce de cette mesure en septembre dernier. Interrogée sur France Info quant à une accélération du calendrier, la ministre souhaite "rester pour l’instant sur les concertations et sur le travail qu’on a engagés avec la filière".
Marina Fabre, @fabre_marina avec AFP