Publié le 23 août 2019
ENVIRONNEMENT
Emmanuel Macron s'oppose au Mercosur et accuse Jair Bolsonaro d'avoir "menti"
La France s'oppose finalement à l'accord de libre-échange entre l'Union européenne et le Mercosur, très critiqué par les agriculteurs et les écologistes français. Au moment même où la forêt amazonienne est en proie aux flammes, le Président de la République a jugé que son homologue brésilien avait "menti" sur ses engagements en faveur de l'environnement, condition sine qua non à la ratification du traité.

@Jean-PaulVinot-GroupeFDSEA51
Le Président français Emmanuel Macron estime que son homologue brésilien Jair Bolsonaro a "menti" sur ses engagements en faveur de l'environnement et a annoncé vendredi 23 août que dans ces conditions, la France s'opposait au traité de libre échange controversé UE-Mercosur.
"Compte tenu de l'attitude du Brésil ces dernières semaines, le président de la République ne peut que constater que le président Bolsonaro lui a menti lors du sommet (du G20, ndr) d'Osaka", a déclaré l'Elysée, estimant que "le président Bolsonaro a décidé de ne pas respecter ses engagements climatiques ni de s'engager en matière de biodiversité". Dans ces conditions, la France s'oppose à l'accord Mercosur en l'état", poursuit la présidence française.
Décision juste et nécessaire d’@EmmanuelMacron qui refuse le #Mercosur en l’état. Le combat pour le climat et la biodiversité est la priorité du 21eme siècle. Je me félicite que la France en soit à la pointe #ActForTheAmazon
— Pascal Canfin (@pcanfin) August 23, 2019
Bolsonaro dénonce une instrumentalisation de l'actualité
La réaction de la France fait suite aux feux de forêt en Amazonie, devenus rapidement un sujet diplomatique majeur aux multiples répercussions internationales, tandis que se multiplient les appels à sauver le "poumon de la planète". Emmanuel Macron s'était alarmé dans un tweet des feux qui ravagent la plus vaste forêt tropicale de la planète, parlant de "crise internationale" et donnant rendez-vous aux pays industrialisés du G7, qui s'ouvre samedi à Biarritz (sud de la France) "pour parler de cette urgence".
Notre maison brûle. Littéralement. L’Amazonie, le poumon de notre planète qui produit 20% de notre oxygène, est en feu. C’est une crise internationale. Membres du G7, rendez-vous dans deux jours pour parler de cette urgence. #ActForTheAmazon pic.twitter.com/Og2SHvpR1P
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) August 22, 2019
La chancelière Angela Merkel ainsi que le canadien Justin Trudeau, deux des membres du G7, ont également jugé impératif de parler de ces incendies massifs pendant la réunion de Biarritz. Le président brésilien a accusé en retour son homologue français de vouloir "instrumentaliser" le sujet "pour des gains politiques personnels".
Des engagements environnementaux non respectés
"La suggestion du Président français selon laquelle les affaires amazoniennes soient discutées au (sommet du) G7 sans la participation de la région évoque une mentalité colonialiste dépassée au 21ème siècle", a également tweeté M. Bolsonaro, un climato-sceptique.
L'accord de libre-échange entre l'UE et le Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay et Paraguay), signé fin juin après 20 ans de tractations, est très critiqué, notamment par le secteur agricole. La France avait conditionné sa validation de l'accord au respect par le Brésil de certains engagements environnementaux qui avaient été notamment discutés pendant le sommet du G20 à Osaka au Japon en juin dernier. Pour entrer en vigueur, le traité doit encore être ratifié à l'unanimité par chaque pays membre de l'Union européenne. La France n'est pas la seule à évoquer ses réticences, l'Irlande a menacé vendredi de ne pas ratifier l'accord.
La rédaction avec AFP