Publié le 23 août 2019
ENVIRONNEMENT
La "crise internationale" des feux en Amazonie s’invite au G7
Si le G7 qui se déroule les 24 et 25 août en France a pour thème principal la lutte contre les inégalités, la question climatique et environnementale va y prendre sa place en force en raison des incendies qui ravagent depuis près de trois semaines la forêt amazonienne. C’est du moins le souhait d’Emmanuel Macron, ce qui ne plaît pas du tout au Président Brésilien Jair Bolsonaro.

@Nasa
Le président Emmanuel Macron a estimé à la veille du G7 qui se déroule à Biarritz en France que les incendies en Amazonie constituaient une "crise internationale" et donné rendez-vous aux membres du G7 pour "parler de cette urgence". "Notre maison brûle. Littéralement. L'Amazonie, le poumon de notre planète qui produit 20% de notre oxygène, est en feu. C'est une crise internationale. Membres du G7, rendez-vous dans deux jours pour parler de cette urgence", a écrit le chef de l'État sur Twitter.
Notre maison brûle. Littéralement. L’Amazonie, le poumon de notre planète qui produit 20% de notre oxygène, est en feu. C’est une crise internationale. Membres du G7, rendez-vous dans deux jours pour parler de cette urgence. #ActForTheAmazon pic.twitter.com/Og2SHvpR1P
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) August 22, 2019
Sa formulation fait écho la phrase prononcée en 2002 au sommet de la Terre par son prédécesseur Jacques Chirac : "Notre maison brûle et nous regardons ailleurs". En exprimant son inquiétude, Emmanuel Macron rejoint le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres qui s'est dit jeudi "profondément préoccupé" par les incendies en Amazonie.
Psychose environnementale
Si la situation dans la plus vaste forêt tropicale de la planète était très difficile à évaluer, l'Institut national de recherche spatiale (INPE) a fait état de près de 2 500 nouveaux départs de feu en l'espace de seulement 48 heures dans l'ensemble du Brésil. D'après l'INPE, 75 336 feux de forêt ont été enregistrés dans le pays de janvier jusqu'au 21 août, soit 84 % de plus que sur la même période de l'an dernier.
De son côté Jair Bolsanoro réagit vivement à cette "psychose environnementale" au sujet de ces feux. Après avoir accusé les ONG de mentir, voire d’être à l’origine de certains incendies pour récupérer des subventions, il s’attaque désormais à "l’esprit colonialiste" du Président français. Selon lui, Emmanuel macron "instrumentalise une question intérieure au Brésil et aux autres pays amazoniens pour des gains politiques personnels" avec "un ton sensationnaliste qui ne contribue en rien à régler le problème".
"Le gouvernement brésilien reste ouvert au dialogue, sur la base de faits objectifs et du respect mutuel", a tweeté le Président brésilien. Mais il ajoute : "La suggestion du président français selon laquelle les affaires amazoniennes soient discutées au G7 sans la participation de la région évoque une mentalité colonialiste dépassée au 21e siècle".
Ludovic Dupin avec AFP