Publié le 23 janvier 2019
ÉNERGIE
"La transition énergétique fait peur", explique Isabelle Kocher (Engie)
Isabelle Kocher est directrice générale d’Engie, l’un des plus grands énergéticiens de la planète. Interrogée le 22 janvier sur France Info, elle assure que la transition énergétique ne doit pas peser sur la facture des Français. C’est pourquoi son groupe va prendre en charge la rénovation des chaudières en France.

@FranceInfo
Invitée au micro de France Info, la Directrice générale d’Engie, Isabelle Kocher, est venu présenter une offre de remplacement des chaudières à un euro pour les ménages les plus modestes. "Il y a trois millions de chaudières vétustes, d'au moins 15 ans d'âge, en France. Si on considère qu'il y a quatre personnes par foyer, cela fait douze millions de personnes qui consomment beaucoup trop d'énergie par rapport à ce qu'elles pourraient et qui paient plus cher par rapport à ce qu'elles pourraient", explique-t-elle la dirigeante.
#8h30politique Il y a 3 millions de chaudières vétustes en France. Changer de chaudière coûte cher, environ 3000€, nous allons aider les menages les plus précaires en proposant une chaudière à 1€.
✅ Une nouvelle chaudière c’est 20 à 30% d’économie d’énergie. #pouvoirdachat pic.twitter.com/xx6PNzhpGC— Isabelle Kocher (@isabelle_kocher) 22 janvier 2019
Concrètement, le groupe va offrir un guichet unique où les clients pourront bénéficier des aides d’État. "Si le service de l'État nous confirme que la personne est éligible, nous ferons l'avance des fonds correspondants", décrit-elle.
Pas de place pour augmenter la facture
Au-delà de l’offre, c’est toute une réflexion sur la transition énergétique que propose Isabelle Kocher. "Je pense que le sujet de la transition énergétique fait peur car il induit la crainte que la facture augmente. C’est un vrai sujet, car il n’y a pas de place pour (une telle) augmentation. Il faut prendre des mesures concrètes. L’État et les entreprises doivent se mobiliser".
Elle fait aussi un lien vers la prime versée aux salariés d’Engie, comme demandé par Emmanuel Macron dans le cadre de la crise des Gilets jaunes. Il s’agit de 600 euros versés à 41 000 personnes touchant moins de 2 500 euros.
"Nous avons raison d’accélérer. Les Gilets jaunes révèlent un sujet de pauvreté qui est profond. Et c’est important de le voir en face", assure-t-elle. Elle ajoute :il y a un sujet de "pauvreté et de difficulté à vivre", mais aussi de "tolérance sur les écarts (sociaux) est de plus en plus faible dans la société d’aujourd’hui".
Et faisant référence au mouvement des Gilets jaunes, il y voit un mouvement mondial : "La situation en France fait écho à l’évolution de la société aux États-Unis, au Brexit, à l’Italie… c’est l’expression de classe moyenne qui ne voient pas son futur".
Ludovic Dupin, @LudovicDupin