Publié le 04 septembre 2018
ÉNERGIE
François de Rugy, le plus macron-compatible des écologistes, remplace Nicolas Hulot
Le choix de la cohérence. François de Rugy, jusqu'alors président de l'Assemblée nationale, vient d'être nommé à la tête du ministère de la Transition écologique et solidaire à la place de Nicolas Hulot. Ancien député EELV, il a rejoint les rangs d'Emmanuel Macron après sa défaite à la primaire de gauche. Celui qui se définit comme un "écolo sérieux" n'a jamais opposé le libéralisme à l'écologie, contrairement à son prédécesseur.

Ludovic Marin/AFP
Une semaine après la démission fracassante de Nicolas Hulot de son poste de ministre de la Transition écologique et solidaire, le nom de son remplaçant est désormais connu. François de Rugy, président de l’Assemblée nationale et ancien député d’Europe Écologie Les Verts a été choisi par le Président de la République. L’intitulé du ministère n’ayant pas été modifié, son champ d’actions est donc similaire à celui de Nicolas Hulot.
Un oiseau rare chez les écologistes
La tâche du nouveau ministre ne sera pas aisée, il le sait. D'autant que son prédécesseur était le ministre le plus populaire du gouvernement et que sa démission a créé de fortes attentes. "Je sais d’expérience (…) que c’est sans doute l’un des postes ministériels les plus difficiles", écrivait-il ainsi sur son compte Facebook le 28 août, jour de la démission de Nicolas Hulot. "Il faut faire preuve de détermination, d’engagement mais aussi de persévérance dans le temps".
Sa nomination n’est cependant pas une surprise. Elle s’inscrit dans la logique de la ligne politique d’Emmanuel Macron. François de Rugy, qui a rejoint les rangs de La République en Marche depuis peu, est en effet "macron-compatible". Il n’a jamais, comme Nicolas Hulot, opposé le modèle économique libéral à l’écologie, et s’est toujours positionné à la droite des écologistes faisant de lui un oiseau rare dans ce milieu.
Préféré à Canfin, Cohn-Bendit ou Tubiana
C'est notamment parce ce qu'il considérait qu'EELV subissait une "dérive gauchiste" qu'il avait quitté le parti à la fin de l'été 2015. Il s'est ensuite présenté à la primaire de gauche en 2017 où il avait obtenu 3,81 % des suffrages au premier tour. Alors qu'il s'était engagé à soutenir le vainqueur de la primaire, Benoit Hamon, cet "écolo sérieux" comme il aime se définir, a finalement préféré se tourner vers le candidat Emmanuel Macron dont il fustigeait quelques mois auparavant l'absence de programme écologique. À son élection, le Président l’a nommé à la tête du perchoir, quatrième poste de l’État où il a été vivement critiqué par l’opposition pour son "autoritarisme".
D’autres noms avaient été évoqués pour remplacer Nicolas Hulot, notamment Pascal Canfin, directeur général du WWF France, l’ex-eurodéputé Daniel Cohn-Bendit ou encore Laurence Tubiana, actuelle directrice générale de la Fondation européenne du climat et chef d'orchestre de la diplomatie internationale lors de la COP21.
Marina Fabre @fabre_marina