Publié le 22 janvier 2021

ÉNERGIE

Railcoop, la coopérative qui signe le retour des lignes de train abandonnées, vient de franchir une étape majeure

Top départ pour Railcoop. La coopérative, qui veut relancer les lignes de trains abandonnées par la SNCF vient de lever 1,5 million d'euros pour obtenir sa licence ferroviaire. Dès 2022, la ligne Bordeaux-Lyon, arrêtée en 2014 au profit du TGV, va être relancée et desservir des villes moyennes. Le but est de désenclaver les territoires et de participer à la transition écologique. Un moyen de relancer l'économie locale tout en développant le fret ferroviaire et les trains de nuit. 

Train rail pixabay
La coopérative Railcoop compte relier des provinces, des villes moyennes entre elles sans forcément passer par la capitale.
CC0

[Mise à jour le 5 mars] C'est une première étape majeure que vient de franchir Railcoop. La petite coopérative a annoncé, le 4 mars, avoir levé 1,5 million d'euros, soit le capital social nécessaire pour obtenir une licence ferroviaire. Plus de 6 000 sociétaires ont acheté des parts à cette société qui a le vent en poupe. Railcoop s’est lancée sur un pari ambitieux : faire renaître les lignes de trains abandonnées qui ont isolé certains territoires. La France a en effet vu depuis un siècle son réseau ferroviaire se contracter. Certaines lignes, jugées trop déficitaires, en mauvais état et peu fréquentées ont ainsi fermé. Mais avec la crise des Gilets jaunes et le regain d'intérêt écologique pour le train, ces lignes pourraient connaître un nouvel essor.

Le chef de l’État lui-même, dans son discours du 14 juillet, assurait : "On va redévelopper le fret ferroviaire massivement. On va redévelopper les trains de nuit. Là aussi, on va redévelopper les petites lignes de trains parce que tout ça, ça permet de faire des économies et ça permet de réduire nos émissions". Ces trois objectifs sont justement au cœur de l’activité de Railcoop. La coopérative a jeté son dévolu sur une ligne symbolique, que la SNCF a abandonné en 2014, le Bordeaux-Lyon.

Redynamiser les territoires

"Cette ligne a été délaissée au profit du TGV. Pour aller de Bordeaux à Lyon, vous devez passer par Paris. Notre idée est de relier ces deux villes, d’Est en Ouest sans passer par la capitale et de redynamiser certaines villes présentes sur le trajet", explique la chargée de communication de Railcoop, Anne-Sophie Lahaye. La ligne, qui sera opérée à partir de 2022 va desservir neuf villes moyennes comme Libourne, Périgueux, Limoges ou encore Montluçon.

Railcoop vise un trafic d’au moins 690 000 voyageurs par an. Le prix, fixe, sera de 38 euros. Un prix compétitif qui devrait faire oublier aux voyageurs que le temps de trajet, évalué à 6h47, est plus long qu’avec la correspondance à Paris (moins de 5 heures). Si l’expérience est réussie, la coopérative lancera deux autres lignes de voyageurs : un Toulouse-Rennes et un Lyon-Thionville. "L’ouverture à la concurrence donne à Railcoop l’occasion unique pour les citoyens de proposer une offre complémentaire au service public pour renforcer l’usage du ferroviaire dans tous les territoires", avance le président de la coopérative, Dominique Guerrée.

Trains couchette et fret ferroviaire

La commune de Gannat, dans l’Allier, qui sera desservie par le Bordeaux-Lyon de Railcoop, est devenue la première collectivité locale sociétaire. Et la coopérative compte, par la même occasion, relancer les trains de nuit. Dès 2022, le Bordeaux-Lyon sera ainsi opéré en horaires de nuit. Il faudra attendre 2024 pour avoir des trains couchettes. Railcoop  est en effet dépendante de SNCF Réseau à qui elle loue les wagons, les créneaux, les sillons…

L’entente entre cette petite structure du rail et le géant qu’est la SNCF se passe pour l’instant bien mais Railcoop rêve de plus de liberté. La coopérative compte également développer le fret ferroviaire, qui représente aujourd’hui seulement 9 % du transport intérieur de marchandises. Les premiers trains pourraient rouler dès cette année. 

Marina Fabre, @fabre_marina 


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