Publié le 24 juin 2018
ÉNERGIE
[LE CHIFFRE] 70 % de cyclistes en plus dans les entreprises qui offrent une indemnité kilométrique vélo
C’est bon pour la planète, la santé, le portefeuille et l’entreprise. Se rendre au travail en vélo n’a décidément que des bénéfices, d’autant plus si votre employeur a mis en place l’indemnité kilométrique vélo qui rémunère chaque coup de pédale. Deux ans après sa mise en place, les salariés cyclistes ont augmenté de 70 % et les arrêts maladie ont baissé de 15 %.

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Deux ans après sa mise en place, l’indemnité kilométrique vélo (IKV) a fait la preuve de son efficacité. Selon un bilan dressé par le Club des villes et territoires cyclables (1), réalisé auprès de 66 entreprises et collectivités l’ayant mise en place, on note une augmentation de 69,2 % des salariés qui se rendent au travail en vélo. La proportion d’utilisateurs réguliers passe ainsi à 9 % contre 3 % en moyenne actuellement.
"L’IKV représente un avantage certain : le cycliste est valorisé. Il est passé du statut de ‘le pauvre, il est bien courageux’ à celui ‘qui gagne de l’argent en prenant son vélo’" se félicite Claude Tricoire, chargée de mission Développement durable à la Roche-sur-Yon, qui a mis en place le dispositif. Instaurée dans la loi de transition énergétique puis définie dans un décret de février 2016, l’IKV a été fixée à 25 centimes d’euros par kilomètre, et est exonéré de cotisations sociales et d’impôts jusqu’à 200 euros.
15 % d’arrêts maladie en moins
Dans l’échantillon interrogé, les bénéfices concernent aussi bien les salariés que les entreprises. Les arrêts maladie par exemple ont baissé de 15 % et le nombre de salariés ayant une activité physique satisfaisante a été multiplié par deux. Le stress lié aux conditions de transport (embouteillages, stationnement) a diminué, les salariés font des économies et sont davantage sensibilisés à la réduction des émissions de CO2.
Du côté des entreprises, 60 % des répondants se disent satisfaits et ont identifié des bénéfices : impact positif sur la communication, diminution des coûts de parking automobile, récupération de places de stationnement. Un tiers d’entre elles ont accompagné la mise en place de l’IKV de mesures plus globales pour promouvoir le vélo : parkings à vélo, vélos de fonction, accessoires de sécurité…
Parmi les freins évoqués, il y a les conditions de pratique du vélo parfois dangereuses, mais aussi le fait de demander au salarié de choisir entre l’IKV et le remboursement du transport en commun. C’est pourquoi, les auteurs appellent le gouvernement à généraliser le dispositif aux cyclistes occasionnels en abaissant le seuil de 75 % et à augmenter par ailleurs le plafond de l’IKV pour le rendre plus incitatif au travers de la Loi d’orientation des mobilités discutée au Parlement à l’automne.
Objectif : 1,4 million de salariés cyclistes
L’IKV est actuellement mis en place – de façon volontaire – dans 121 structures et compte 7 450 bénéficiaires. Parmi elles, il y a la fondation WWF, la brasserie Galia, Orange ou encore L’Oréal. D’ici 2025, le gouvernement s’est fixé comme objectif de multiplier par 4 la part modale vélo. L’indemnité kilométrique vélo peut en ce sens être un levier intéressant.
Dans un rapport publié en décembre dernier, le député de la majorité Matthieu Orphelin, évoque une généralisation d’ici 2022 pour atteindre 1,4 million de salariés cyclistes. Il propose de démarrer par une large opération soutenant 1 000 employeurs puis de la rendre obligatoire à tous, en commençant par les plus grandes entreprises. Tous en selle !
Concepcion Alvarez, @conce1
(1) Lire l'enquête ici.