Publié le 29 novembre 2021
ÉNERGIE
L’Union européenne investit dans sept projets technologiques bas carbone
Capture et stockage de CO2, énergies renouvelables, production d’acier ou de ciment bas carbone… Le fonds pour l’innovation, mis en place par le Pacte vert européen, vient de sélectionner les premières initiatives à financer pour contribuer à réduire l’empreinte carbone de l’Union européenne. Sept projets portés par des industriels vont se partager 1,1 milliard d’euros de subventions européennes.

@Vattenfall
Le premier appel à projet du Fonds pour l’innovation va attribuer 1,1 milliard d’euros à de grands projets technologiques européens. Ce fonds a été institué par l’Union européenne dans le cadre de son Pacte vert (Green Deal) et a été doté de 10 milliards d’euros sur dix ans, issus du système européen d’échange de quotas carbone. Sept projets, présents dans une dizaine de pays, ont été sélectionnés pour leur potentiel de réduction des émissions de gaz à effet de serre dans les industries fortement émettrices et dans les énergies renouvelables.
Rien de révolutionnaire dans les technologies sélectionnées par les experts européens, il s’agit en général de moyens de produire de l’hydrogène renouvelable ou encore de capturer et stocker le CO2. Mais les subsides du fonds pour l’innovation doivent permettre de les faire passer à l’échelle industrielle ces projets en minimisant le risque pour les industriels. Des secteurs carbo-intensifs comme l’aciérie, la production de ciment ou encore la chimie se sont positionnés pour tenter de réduire leur empreinte climatique.
Réduire les émissions des industriels
En France, le fabricant de matériaux de construction Eqiom a été sélectionné pour son projet de captage de CO2 dans sa cimenterie de Lumbres dans le Pas-de-Calais. Le remplacement des fours par des fours dotés de technologie de capture du carbone doit réduire de 90 % les émissions projetées dans l’atmosphère. Le CO2 doit ensuite être soit stocké en mer du Nord, soit réinjecté dans la production de béton. En Suède, le sidérurgiste SSAB, la compagnie minière LKAB et l’énergéticien Vattenfall ont créé la société Hybrit pour produire un acier moins émetteur sur l’ensemble de la chaîne de valeur. Les associés utilisent notamment de l’hydrogène renouvelable pour alimenter les hauts fourneaux.
Les autres projets prévoient, en Italie de développer des cellules photovoltaïques à haute performance, en Espagne de produire du méthanol à partir de déchets non recyclables, ou encore de production d’hydrogène renouvelable en Finlande. "L’innovation est indispensable pour apporter les solutions dont nous avons besoin au cours de cette décennie pour pouvoir cantonner la hausse des températures à 1,5° Celsius. Et l’innovation, conjuguée à une forte réduction des émissions, ouvre la voie de la réalisation de l’Accord de Paris", estime Frans Timmermans, vice-président exécutif de la Commission européenne.
Les porteurs de projet bénéficieront courant 2022 de subventions de la part de l’Agence exécutive européenne pour le climat, les infrastructures et l’environnement, qui gère le fonds pour l’innovation. Un deuxième appel à projet vient d’être lancé pour financer de nouveaux projets en fin d’année prochaine. Les candidats devraient être facile à trouver : plus de 300 demandes ont été faites cette année, pour seulement sept élus.
Arnaud Dumas, @ADumas5