Publié le 24 décembre 2021
ÉNERGIE
Un champ pétrolier en mer du Nord mis à l'arrêt après le retrait de Shell
Le projet de champ pétrolier Cambo au large de l'Écosse a pris un sérieux coup dans l'aile. Le géant Shell, qui détenait 30 % des parts, a décidé de se retirer pour des raisons économiques, mettant le chantier à l'arrêt. Ce projet est dénoncé par les ONG environnementales qui exigent son abandon par le premier ministre britannique Boris Johnson.

@Greenpeace UK
Shell a décidé de se retirer du projet pétrolier Cambo, situé au large des îles Shetland en Écosse. Le géant des hydrocarbures a expliqué cette décision par le fait que "l'intérêt économique dans ce projet n'était pas assez solide pour le moment". Cela a eu pour conséquence une suspension des travaux. Le champ de Cambo contient l'équivalent de plus de 800 millions de barils de pétrole, dont 170 millions devaient être extraits dans la première phase du projet. Il était détenu à 30 % par Shell et à 70 % par Siccar Point Energy.
"Après l'annonce de Shell la semaine dernière, (...) le projet de Cambo ne peut progresser selon le calendrier qui était prévu à l'origine. Nous suspendons le développement et allons évaluer les prochaines étapes", a expliqué le directeur général de Siccar Point Energy Jonathan Roger. Il a rappelé "que Cambo était un projet solide qui pouvait jouer un rôle important dans la sécurité énergétique du Royaume-Uni (...) en réduisant les importations" plus polluantes et en "soutenant une transition énergétique juste".
"Pas de feu vert à de nouveaux gisements de pétrole"
Le projet, qui attend le feu vert du gouvernement britannique, est devenu depuis plusieurs mois un cheval de bataille des ONG britanniques environnementales, qui réclament son abandon. Mi-octobre, Greenpeace avait souillé une statue géante de Boris Johnson, le Premier ministre britannique, avec du faux pétrole afin de lui demander de stopper le champ pétrolier de Cambo. Aux pieds de la statue, une plaque indiquait "Champ pétrolier de Cambo : l'échec climatique monumental de Johnson".
WATCH: Today Greenpeace activists shut down @10DowningStreet and people across the UK sent @BorisJohnson a clear message - #BorisStopCambo!
It’s time for our over-reliance on fossil fuels to end and Boris to back a just transition to renewable energy.#NoNewOil #JustTransition pic.twitter.com/cDAJit3dDE— Greenpeace UK (@GreenpeaceUK) October 11, 2021
"Je ne pense pas que nous puissions continuer à donner le feu vert à de nouveaux gisements de pétrole. Je ne pense donc pas que Cambo devrait obtenir le feu vert" a récemment déclaré la première ministre écossaise Nicola Sturgeon, hôte de la COP26 sur le climat qui s’est tenue en novembre. Pas sûr que son opinion soit suivie. Le Royaume-Uni est actuellement confronté à une crise provoquée par la flambée de l'énergie dans la foulée de celle des prix du gaz, dont le pays est fortement dépendant. Il ne produit qu'environ 48 % de son approvisionnement énergétique.
Concepcion Alvarez @conce1 avec AFP