Accord de Paris : un mal pour un bien
Et si c’était une bonne nouvelle ? Donald Trump a annoncé jeudi 1er juin la sortie des États-Unis de l’Accord de Paris. D’une seule voix, la contestation s’est faite entendre. De Paris à Pékin en passant par Berlin, tous les dirigeants ont condamné une décision allant à contre-courant du sens de l’histoire. D’un seul mouvement, une coalition d’États et de villes américaines est entrée en résistance. À leur côté, on trouve des entreprises, même celles des énergies fossiles, comme ExxonMobil.
La catastrophe a semblé nécessaire pour souder les pays et le secteur privé. Reste à savoir si ces déclarations seront bien suivies d’effets. La Chine, le pays le plus émetteur de la planète, compte bien continuer sur sa lancée. Depuis l’arrivée de Donald Trump au pouvoir, Pékin prend le leadership sur le climat et pousse même les Européens à accélérer la cadence.
Quand les poules auront des plumes
Des oiseaux sans plumes ou presque, marchant sur des cadavres, se dévorant entre eux, entassées dans des cages grouillant de poux et autres parasites… Non, ce n’est pas une nouvelle espèce récemment découverte, mais des poules élevées en batteries dans de multiples exploitations. Dernier exemple en date : un élevage de Vendée appartenant à la société Geslin, fournisseur de Lustucru Frais, marque du groupe Panzani.
À la suite d’une vidéo de l’association contre la maltraitance animale L214, le géant des pâtes a décidé de stopper immédiatement tout approvisionnement chez ce fournisseur. Il promet d’ailleurs d’atteindre l’objectif de 100% d’œufs hors cage d’ici 2025. Et il n’est pas le seul. Des dizaines de marques ont, depuis quelques mois, pris ce virage. Ils sont mis sous pression par les consommateurs mais aussi par les investisseurs qui considèrent de plus en plus le bien-être animal comme une opportunité financière et de réputation. Cocorico !
Le tabac, les investisseurs en viendront à bout
Plus on est pauvre, plus on fume. Le tabac, nouveau marqueur social, tue chaque année plus de 7 millions de personnes. Pour en venir à bout, une coalition d’investisseurs institutionnels pesant 3 800 milliards de dollars, ont appelé, le 31 mai, journée mondiale du tabac, les gouvernements mondiaux à accélérer les mesures contre le tabagisme. Et pas besoin de se cacher derrière l’alcool. "Un verre de vin de temps en temps fait partie des plaisirs de la vie. Alors que la cigarette de la première à la dernière, est néfaste pour la santé", rappelle Denis Kessler, PDG du réassureur Scor qui a désinvesti cinq grandes compagnies du tabac dont Philip Morris.
D’autres investisseurs ont suivi l’exemple mais le tabac reste un actif rentable et peu volatil. Franchir le pas du désinvestissement reste aussi difficile qu’arrêter de fumer. Mais les effets sont les mêmes : "On se sent beaucoup mieux une fois que c’est fait", assure le patron d’Axa, Thomas Buberl.
Marina Fabre @fabre_marina
Publié le 3 juin 2017
Le climat perd Donald Trump, la maltraitance animale perd ses plumes et le tabac perd ses investisseurs… Quelles sont les trois infos à retenir cette semaine ? Novethic, plus rapide qu’Uber, livre sa sélection en moins de 2 minutes 30.
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