Publié le 7 mai 2017
Pendant la campagne présidentielle, la guerre de l’information, ou plutôt des fausses informations sur les réseaux sociaux, a participé au score historiquement haut du Front National. La responsabilité des médias doit être repensée face à ce nouveau paradigme.

Plus de 10 millions d’électeurs français ont voté Front National au second tour de l’élection présidentielle ce dimanche 7 mai. Si Marine Le Pen n’a pas emboîté le pas de Donald Trump, il y a comme un parallélisme des formes entre leurs deux campagnes : stigmatisation de certains médias, manipulations et intoxications, accusations en tous genres et diabolisation de l’adversaire qui a culminé lors du débat télévisé du mercredi 3 mai.
Dernier épisode à charge : le #Macronleaks, la publication de vrais faux documents piratés auprès d’En Marche. Cela a entraîné une première : un communiqué de presse de la Commission nationale de contrôle de la campagne présidentielle incitant les médias à ne pas faire état des informations publiées 24 heures avant le scrutin.



Appliquer de nouvelles règles de responsabilité des médias dans un contexte de renouvellement radical des forces politiques semblerait d’actualité. Or, veiller à la stricte égalité du temps de parole, a transformé les deux responsables de services politiques de TF1 et France 2, qui arbitraient le débat du second tour, en sabliers transparents.

La puissance des Fake news


Pendant ce temps-là, les Fake news (nouvelles truquées diffusées sur Internet) se propageaient via les réseaux sociaux, dont le supposé compte offshore d’Emmanuel Macron aux Bahamas, très curieusement évoqué par Marine Le Pen sans que personne ne relève. "Info ou Intox" ? De leur capacité à répondre à cette question dépend la crédibilité des medias.
Après l’élection de Donald Trump, les algorithmes de Facebook ont été mis en cause. Après les campagnes racistes contre les réfugiés, l’Allemagne s’est dotée d’une loi contre la propagation des contenus haineux. Le parlement britannique veut faire de même pour les élections législatives post-Brexit. Et la France ?
Pour ses propres élections présidentielles, elle a somme toute réussi à limiter les dégâts faisant des bon vieux débats télévisés les vrais arbitres du scrutin et éliminant le camp du FN soutenu par des hackers a priori russophiles. Mais une nouvelle campagne commence, celle des législatives et gageons que les pirates informatiques de tous poils comptent bien s’y inviter. Vigilance et esprit critique sont donc de mise en attendant des dispositifs plus radicaux…


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