Pendant des décennies, Porsche a été synonyme de puissance et de rentabilité. En 2025, la machine cale : une perte proche du milliard d’euros, un bénéfice d’exploitation divisé par cent. La marque, autrefois la plus solide du groupe Volkswagen, vacille.
Tout semblait pourtant sous contrôle. Stuttgart avait promis d’incarner un luxe durable, avec 80% de ventes électriques d’ici 2030. Mais la demande n’a pas suivi. Les modèles à batterie représentent à peine un quart des ventes. En Chine, les commandes chutent. Aux États-Unis, les taxes sur les véhicules européens grèvent les marges. Et en Europe, les règles du jeu changent sans cesse.
Porsche a cru que l’électrique serait une simple évolution de son ADN mécanique. Or, c’est une révolution culturelle. Ses clients ne cherchaient pas seulement la vitesse : ils voulaient le bruit, la sensation, l’âme d’un moteur thermique. Le silence des batteries ne les a pas conquis. Cette erreur de lecture du marché haut de gamme a coûté cher.
L'ambition écologique européenne faiblit
Mais l’histoire ne s’arrête pas là. La marque Porsche n’est pas seule fautive. L’Union européenne a largement contribué à ce brouillard industriel. L’interdiction des moteurs thermiques en 2035 devait offrir un cap clair. Elle s’est transformée en horizon flou, entre dérogations pour les carburants synthétiques et dépendance persistante aux batteries asiatiques, auxquelles s'ajoutent le…