Des semeurs de doute
La nomination de Jerome Bellay (79 ans) à la tête du Journal du Dimanche qui tire à plus de 150 000 exemplaires et celle de Patrick Mahé (74 ans) à la tête de Paris Match qui dépasse les 650 000 exemplaires, propulsent à la direction de ces deux medias populaires, deux hommes de la génération qui se tient le plus loin possible de l’agitation climatique. Ces deux titres du groupe Lagardère sont contrôlés par Vincent Bolloré qui leur applique une stratégie similaire à celle d’Europe 1 où Jean-Pierre Elkabbach (84 ans) est arrivé à la rentrée et le chef du service politique est Louis de Raguenel, qui vient de Valeurs Actuelles. Or le journal d’extrême droite dont le lecteur moyen a plus de 60 ans, est obsédé par le péril vert. Après des Unes anti Greta Thunberg ou Sandrine Rousseau, les dénonciations régulières des ayatollahs verts, il s’active contre "l’écologie politique, ce nouveau radicalisme à combattre".
Pour surmonter les conflits de générations sur le changement climatique, il faut lui donner la place scientifique qui lui revient. Or la stratégie de Vincent Bolloré qui a conquis à la hussarde le groupe Lagardere après celui de Canal Plus est tout autre. Il cherche à semer le doute, ligne déjà observable sur Cnews.
Rupert Murdoch propriétaire de Fox News, a permis à Trump aux États Unis et à Scott Morison en Australie, d’être élus et d’imposer dans leurs pays des politiques pro énergies fossiles. La France condamnée à agir sur le climat, aurait besoin de médias animés par des journalistes formés à comprendre l’urgence climatique. La domination grandissante de Vincent Bolloré sur les medias français n’est pas de bon augure.