5 525, c’est le nombre d’événements prévus pour la troisième grève mondiale pour le climat, organisée ce vendredi 20 septembre. Des millions de jeunes de 156 pays, du Canada jusqu’à l’Australie, en passant par le Brésil, le Sénégal, l’Afghanistan ou encore les Philippines, vont une nouvelle fois sécher les cours pour tenter de convaincre leurs chefs d’État et de gouvernement d’accélérer la lutte contre le changement climatique. Ces derniers sont attendus lundi 23 septembre à New York pour le sommet sur l’action climatique organisé par l’ONU au cours duquel ils doivent revoir à la hausse leurs engagements.
"Si nous sortons dans les rues, c’est parce que nous vivons avec une inquiétude dont on ne se détache pas, expliquent les jeunes du mouvement Youth for Climate France. Nous avons peur. Et nous sommes en colère. Il est aujourd’hui primordial que nos dirigeants politiques aient le courage de prendre des décisions fortes, de lutter contre les pouvoirs des lobbys d’intérêts privés. Nous ne pouvons plus nous satisfaire de petits pas. Nous voulons de vraies décisions durables, à l’heure où nous ne pouvons plus éviter les impacts du réchauffement climatique".
Le record de mars devrait exploser
En France, plus de 120 événements ont été recensés. À Paris, la grève commencera à 12h30 à Nation et se terminera par un rassemblement au Parc de Bercy avec ateliers, conférences, village associatif et assemblées citoyennes. Une action de désobéissance civile devant une institution publique devrait ponctuer le parcours. Plus de 90 organisations, parmi lesquelles des associations écologistes ou de défense des droits sociaux, mais aussi des syndicats, soutiennent la mobilisation. L’Union syndicale Solidaires appelle même les salariés à faire grève eux aussi. Comme 72 autres syndicats à travers la planète.
En Allemagne 191 événements sont prévus alors que, sous la pression de la rue, la chancelière Angela Merkel doit dévoiler vendredi sa grande loi climatique. Le principal syndicat du pays, Verdi, encourage lui aussi ses plus de deux millions de membres à participer aux grèves. Elle est talonnée par le Royaume-Uni, où 139 événements sont d’ores et déjà programmés, et où le syndicat TUC a appelé des millions de travailleurs à s’arrêter de travailler pendant 30 minutes. 2 500 entreprises, principalement aux États-Unis, et 6 300 sites Internet, ont également rejoint le mouvement.
Aux Pays-Bas, de vastes grèves ciblant notamment la compagnie pétrolière Royal Dutch Shell sont programmées à Amsterdam et à La Haye. En Europe de l’Est, des manifestants s’opposeront à l’extension de l’exploitation minière en Silésie (Pologne). Et à New York, la grève sera menée par Greta Thunberg, arrivée dans la ville pour participer au sommet du secrétaire général de l’ONU. Les organisateurs s’attendent ainsi à dépasser le nombre record de 1,6 million de personnes mobilisées dans le monde, enregistré le 16 mars dernier, pour la première journée de grève mondiale.
Une semaine de mobilisation climatique
Le 20 septembre marquera le début de la semaine de mobilisation générale pour le climat. Le samedi 21, des marches et des actions de nettoyage seront organisées partout dans le monde alors que se tiendra à New York le Sommet de la jeunesse pour le climat avec des représentants internationaux. À Paris, une marche est prévue de Saint-Michel au parc de Bercy à 14h30 et dans la matinée, un rassemblement place de la Madeleine sera organisé avec des Gilets jaunes. Puis des actions de désobéissance civile sont prévues toute la semaine "pour faire la lumière sur les principaux responsables du chaos climatique", avant un nouvel appel à la grève le vendredi 27 septembre.
"Notre principale revendication est la relève des objectifs climatiques pour atteindre la neutralité carbone en 2050, résume Jean-François Julliard, le directeur de Greenpeace France. Avec ces nombreuses sorties médiatiques, Emmanuel Macron veut nous faire croire qu’il est à la hauteur des enjeux, mais c’est surtout le roi du blabla. Nous ne sommes pas dupes."
En amont de cette semaine de mobilisation, l’Observatoire Energie-Climat, créé il y un an pour évaluer les résultats du gouvernement en matière climatique, a dressé un nouveau bilan décevant. "Les neuf indicateurs principaux sont au rouge", constate Anne Bringuault, du RAC. Si les émissions de gaz à effet de serre nationales ont baissé de 4,2 % entre 2017 et 2018, elles restent 4,5 % plus élevées que les objectifs fixés. Les deux secteurs les plus mauvais sont ceux des transports et du bâtiment, avec des écarts de 12,6 % à 14,5 %.
Concepcion Alvarez, @conce1
Publié le 19 septembre 2019
Ce vendredi 20 septembre, pour la troisième fois, et la dernière avertissent-ils, les jeunes du monde entier vont faire grève pour le climat. Ils attendent une mobilisation record à quelques jours du sommet sur l’Action climatique organisé à New York, qui doit être l’occasion pour les États de relever leurs objectifs afin de s’aligner avec l’Accord de Paris.
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