Publié le 29 septembre 2018
Faut-il recouvrir le périphérique parisien pour y construire des logements et des espaces verts ou bien tout simplement le détruire ? L’avenir de cette voie, inaugurée en 1973, fait débat. Une quinzaine d’élus parisiens planchent sur une mission d’information et d’évaluation. Gaspard Gantzer, ancien conseiller de François Hollande et probable candidat à la mairie de Paris, appelle quant à lui à sa suppression.   

1,2 million de voitures l’empruntent chaque jour, pare-choc contre pare-choc. Le périphérique, inauguré en 1973 à l’ère du tout-automobile, est aujourd’hui remis en question. Dans une interview à BFMTV, Gaspard Gantzer, ancien conseiller en communication de François Hollande, plaide pour sa suppression et propose de le recouvrir afin de relier Paris à sa banlieue et construire de nouveaux logements.
"La ville est très dense. Nous proposons de l’agrandir en lui donnant de l’air. Il faut trouver des alternatives au périphérique qui se trouve à seulement cinq kilomètres du centre de Paris. Il n’y a pas une métropole mondiale qui a une barrière autoroutière si proche du centre", a-t-il expliqué sur le plateau télé. "Il ne faut évidemment pas dynamiter le périphérique en mars 2020. Il faut d’abord créer des alternatives en matière de transport public, réguler le trafic autour de Paris, réduire la place de la voiture et investir massivement dans les transports publics", a-t-il ajouté.
L’exemple sud-coréen
Cet été, sur proposition du groupe Radical de gauche, centre et indépendant (RGCI), le Conseil de Paris a voté à l’unanimité pour le lancement d’une mission d’information et d’évaluation intitulée "Le périphérique, quelles perspectives de changements ?". L’objectif est de dresser un diagnostic sur les nuisances du périphérique alors que 200 000 habitants vivent à moins de 200 mètres de l’axe routier, et sur ses évolutions possibles. Une quinzaine d’élus de toutes tendances rendront leurs travaux en mars prochain.
Source de bruit, de pollution, d’embouteillage, le parisien pourrait devenir un boulevard urbain, avec voie de bus, voie dédiée au covoiturage, pistes cyclables, limitation à 50 km/h, végétalisation… Séoul, en Corée du Sud, a par exemple supprimé ses autoroutes urbaines et Lyon n’a pas hésité à déclasser un tronçon de l’A6 divisant par deux le flux de voitures.
Dans un rapport remis le 25 septembre à Emmanuel Macron, l’urbaniste Roland Castro appelle lui aussi à "un effacement du périphérique", à la transformation de l’A86 en boulevard humain à la manière de l’Avenue Foch, et au développement des téléphériques et du transport fluvial. Les JO de 2024, qui se tiendront dans la capitale, pourraient servir de catalyseur à cette transformation. Une consultation internationale d’un an sur le devenir des autoroutes urbaines franciliennes (dont le périphérique) a aussi été lancée par le Forum métropolitain du Grand Paris.
Concepcion Alvarez @conce1

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