Selon des informations du magazine Challenges, Vincent Bolloré, PDG de Bolloré, va être prochainement auditionné par des magistrats du pôle financier concernant une enquête en cours sur les activités du groupe industriel en Afrique. La justice s’intéresserait notamment aux conditions de reprise par le groupe Bolloré de la concession du port de Konakri en Guinée et de la gestion d’un terminal à conteneurs du port de Lomé, au Togo.
À en croire l’hebdomadaire, la justice soupçonne des dirigeants de la société d’avoir utilisé le groupe de communication Havas, sous contrôle de Bolloré, pour faciliter l’arrivée au pouvoir de dirigeants africains en Guinée et au Togo afin d’obtenir en contrepartie des concessions portuaires. La convocation des juges concernerait plusieurs dirigeants de Bolloré, dont Vincent Bolloré lui-même.
Pas de convocation selon Bolloré
Toutefois, interrogé par Reuters, le groupe Bolloré affirme n’avoir reçu aucune convocation de la justice. L’agence rapporte également une déclaration de l’avocat du groupe : "Le groupe Bolloré souhaite préciser que, face à une concurrence exacerbée, c’est sa seule expérience, son réseau industriel, son expertise portuaire depuis plus de 30 ans, sa position de leader sur le continent africain et les investissements très importants qu’il y réalise (…) qui lui permettent de se voir attribuer, seul ou en partenariat, des concessions portuaires".
Deux jours avant cette révélation, Vincent Bolloré avait annoncé sa mise en retrait du groupe Canal+. L’homme d’affaires qui s’était fortement impliqué dans le remaniement des équipes et le redressement de cette filiale en difficulté en France, explique "avoir confiance dans l’équipe en place" et considère que "la route est tracée", selon une source proche.
Le 26 mars dernier, le Tribunal de Commerce avait débouté le groupe dans le cadre d’un "procès bâillon". L’entreprise y attaquait les journalistes et les ONG qui avaient dénoncé les conditions d’exploitation des terres administrées en Afrique par une de ses filiales. Bolloré demandait 50 millions d’euros à France 2 en réparation des dommages causés à sa "marque".
Ludovic Dupin avec AFP
Publié le 13 avril 2018
La justice française s'intéresse aux conditions de reprise de la gestion d'installations portuaires en Guinée et au Togo. Selon le magazine Challenges, plusieurs dirigeants, dont Vincent Bolloré lui-même, seraient convoqués par les juges. L'industriel dément toutefois l'information.
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