“Il faut que les institutions financières calculent leur empreinte carbone en incluant 100% du scope 3”, Laurent Babikian du CDP
Publié le 13 janvier 2022
Quelles recommandations faites-vous aux acteurs financiers pour l’année 2022 ?
L’année 2021 s’est clôturée sur des résultats mitigés pour la COP26. Nous avions publié une étude en amont sur l’état des fonds dans le monde, que nous allons désormais réaliser chaque année avant la COP. Sur 16 500 fonds représentant 27 000 milliards de dollars d’actifs sous gestion, seuls 0,5 % étaient alignés à une température bien en dessous de 2° si on ne prend en compte que les scope 1 et 2 des entreprises ; avec le scope 3, cela descend à 0,2 %. Et plus de 62 % des fonds étaient alignés sur une température supérieure à 2,75°C.
C’est un constat douloureux et extrêmement préoccupant. Cela montre que les engagements dans des alliances "Net Zero" sont, certes, une bonne chose, mais clairement insuffisants à ce jour. Il faut maintenant passer à la réalisation. Dans leur feuille de route pour 2022, il faut donc avant tout que ces 450 institutions financières s’étant engagées dans l’une des quatre organisations de la Glasgow Financial Alliance for Net Zero (GFANZ), calculent l’empreinte carbone de leurs portefeuilles de dettes et actions en y incluant les scopes 1, 2 et 3 des sociétés en portefeuille, et divulguent cette information.
Et il s’agit bien d’intégrer 100 % du scope 3, c’est-à-dire des émissions financées. Cela va demander beaucoup de travail car souvent, les institutions financières se limi
