Couramment employée au sein du monde entrepreneurial anglo-saxon, le name and shame (littéralement « nommer et faire honte ») est une pratique qui consiste à exposer au grand public – via les médias notamment – les mauvaises pratiques d'une entreprise, qu'elle soit contraire à la loi ou à l'éthique professionnelle. L'un des exemples les plus célèbres s'est déroulé en Grande-Bretagne en 2009, alors qu'un scandale sur les notes de frais des parlementaires britanniques éclatait. Le journal Daily Telegraph décidait alors de publier le nom des fautifs, suite à quoi ces derniers s'engagèrent à rembourser les dits frais, voire pour certains à démissionner. Si en France le name and shame est moins populaire, la pratique se développe depuis l'avènement du gouvernement Macron – en 2015 Emmanuel Macron alors ministre de l'économie avait déjà publié le nom de cinq entreprises (dont Numericable et SFR) qui ne payaient pas leurs fournisseurs dans les délais. Mais le name and shame ne concerne pas seulement les retards de paiement, et peut être perçu comme un outil de mise en œuvre de la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) : ainsi le gouvernement français a-t-il prévu de dénoncer en février 2020 les entreprises qui discriminent à l'embauche, dans le cadre de l'annonce d'une « stratégie gouvernementale » de lutte contre la discrimination. À cette occasion la secrétaire d'État chargé de l'égalité entre les femmes et les hommes a expressément fait référence à la pratique du name and shame.