Les antibiotiques sont des composés utilisés pour lutter contre les infections bactériennes. Généralement issus de substances naturelles, ils ont permis d’éviter plusieurs dizaines de millions de morts, en particulier en raison de la méningite, de la tuberculose et de la pneumonie. Néanmoins, suremployés tant pour la santé humaine que pour l’élevage, les antibiotiques montrent désormais des effets indésirables sur l’environnement en générant de l’antibiorésistance : les bactéries y deviennent de plus en plus insensibles. L’OMS s’inquiète notamment du manque à venir d’antibiotiques efficaces pour répondre à cette crise. Plusieurs facteurs de diffusion contribuent à aggraver cette crise, comme la contamination des rivières.
Employés dans l’élevage, les antibiotiques posent d’autres questions sanitaires. Dans l’aquaculture, les poissons, dépendants aux antibiotiques, contiennent une dose parfois dix fois supérieure aux normes et représentent d’importants risques ESG. Le risque global est accru avec la survenue d’accidents, comme la disparition dans la nature de 900 000 saumons traités à l’antibiotique vétérinaire au Chili.
En dépit d’avertissements de nombreuses autorités, les instances internationales restent actuellement immobiles sur la question. En 2017 pourtant, 50 prix Nobel plaçaient cette menace parmi l’une des plus urgentes de l’humanité. En 2018, un Groupe de coordination des Nations Unies sur la résistance aux antimicrobiens prévenait que les 700 000 personnes en mourant chaque année seraient portées à 10 millions en 2050.