505 milliards de dollars : le chiffre d’affaires réalisé par Vitol en 2022 l’aurait placé en seconde position du Global 500 du magazine Fortune, à quelques encablures de l’intouchable Walmart, mais devant des géants industriels comme Apple, Petrochina ou Toyota. Elle n’y figure pas, au regard des circonstances exceptionnelles qui ont provoqué l’inflation de ses activités de négoce dans l’énergie. Presque un comble, tant ces résultats illustrent l’importance prise par Vitol, un petit groupe néerlandais devenu un roi du pétrole, assurant la circulation de plus de 7 millions de barils par jour (soit cinq fois la consommation quotidienne de la France).Â
Créée à Rotterdam en 1966, Vitol a connu une ascension fulgurante dans les années 80 et 90, au prix de péripéties relatées dans l’ouvrage sur les négociants de matières premières The World for Sale*, qui se lisent comme un négatif des principaux évènements historiques de son temps. Le négociant a aidé l’Afrique du Sud à contourner les sanctions anti-apartheid en lui procurant du pétrole iranien ; alimenté Cuba dans la période d’instabilité qui a suivi la chute de l’URSS ; et a été mis en cause pour avoir eu recours aux services d’un intermédiaire inculpé pour crimes contre l’humanité lors du conflit dans les Balkans.
Ces prises de risque sont la face controversée de la construction d’un véritable empire du négoce pétrolier. Au dÃ