L’atterrissage au Royaume-Uni est mouvementé pour Shell : après avoir transféré l’an dernier son siège social des Pays-Bas à Londres, la première compagnie pétrolière et gazière européenne se voit reprocher de profiter de la crise de l’énergie au détriment des ménages britanniques.
Important producteur d’hydrocarbures en mer du Nord (10% du pétrole et du gaz produit au Royaume-Uni selon l’entreprise), Shell bénéficie depuis 2018 d’un régime fiscal permettant de déduire les coûts liés à la réhabilitation des puits dont l’activité a cessé. En raison de ces provisions, l’Etat doit rembourser un trop-perçu sur les impôts prélevés les années précédentes : pour la quatrième année consécutive son montant était supérieur aux taxes dues au titre des activités de production.
Ce système, mis en place en 2016 pour attirer les investissements après une plongée des cours du pétrole, a permis à Shell de récupérer entre 100 et 140 millions de dollars par an depuis 2018, selon des données compilées par le Financial Times. L’entreprise se défend en mettant en avant le montant bien supérieur des taxes payés depuis 1976, date de mise en service du champ Brent aujourd’hui en cours de fermeture.
Nombreux appels en faveur d’une taxation spécialeBien que ne résultant pas d’une stratégie volontaire d’évasion fiscale, le régime avantageux accordé à Shell n’a pas manqué