L’ouverture du capital au profit de la société d’investissement émiratie ADQ a marqué un tournant pour Louis Dreyfus en 2021. Pour la première fois, un partenaire extérieur s’immisce dans la gestion de ce petit marchand de céréales alsacien fondé au milieu du XIXème siècle, rapidement devenu l’un des piliers du négoce agricole mondial. La transaction clôture une période d’incertitude ouverte en 2009, à l’heure où le conflit en Ukraine, une concurrence accrue et les enjeux de durabilité rebattent les cartes dans le cœur de métier du groupe.
Au sein du groupe Louis Dreyfus, Louis Dreyfus Company (LDC) est l’entité rassemblant les activités historiques de négoce. Le siège de la société se trouve aux Pays-Bas, mais elle opère dans plus de 100 pays à travers la planète, principalement dans le commerce et la transformation de matières premières agricoles (hors élevage). Son chiffre d’affaires a atteint près de 60 milliards de dollars en 2022, pour un profit net de 1 milliard de dollars. Les résultats ont été portés par l’envolée des prix en conséquence du conflit en Ukraine.
L’influence historique de LDC se résume en un acronyme forgé à la fin des années 70 : ABCD. Aux côtés des Américains Archer Daniels Midland (A), Bunge (B) et Cargill (C), le groupe figure parmi les géants du négoce qui, à eux quatre, contrôleraient encore près de 75% du commerce mondial de céréales.