L’information pourrait presque passer inaperçue dans la déjà très longue liste des difficultés rencontrées depuis février par l’entreprise allemande Uniper en raison de sa dépendance au gaz russe. En plus des pertes colossales déclarées pour le premier semestre 2022, au total 12,3 milliards d’euros, l’énergéticien, dont l’entreprise finlandaise Fortum est actionnaire majoritaire, a dû se résoudre à inscrire à son résultat net des dépréciations d'un montant total de 2,7 milliards d'euros relatives à un prêt accordé à la société projet qui devait exploiter le pipeline Nord Stream 2. Shell, OMV, Wintershall et Engie figurent également parmi les financeurs du projet, et ces entreprises se sont dites exposées à un risque de crédit de l'ordre de un milliard d’euros chacune.
Les pipelines de gaz de schiste et sables bitumineux accumulent les obstacles
Ces pertes comptables enregistrées sur la valeur théorique d’un investissement dans un pipeline ne sont pas les premières à être relayées dans la presse financière. En février, celle-ci rapportait que l’entreprise NextEra Energy avait enregistré une nouvelle dépréciation de 800 millions de dollars sur son projet de gazoduc de 500 kilomètres entre la Virginie et la Virginie Occidentale, deux Etats américains producteurs de gaz de schiste dans le bassin des Appalaches. Après une première dépréciation de 1,5 milliard de dollars en 2021, la confir