Publié le 24 août 2022
Alors que l’Union européenne se préoccupe de son approvisionnement en gaz, les mégaprojets de pipelines gaziers et pétroliers en Europe et Amérique du Nord connaissent des fortunes diverses. Plusieurs entreprises comme Uniper ou NextEra, qui participent directement aux financements d’infrastructures, ont récemment dû signaler dans leurs résultats des dépréciations d’actifs consécutives à des retards ou échouages de projets. C’est le cas aussi de l’État canadien. Entre surdimensionnement par rapport aux engagements climatiques et oppositions locales, les ONG estiment que la construction de nouveaux pipelines n’a plus rien d’un investissement sûr. Cet été, Novethic Essentiel vous propose une série d’articles sur de grands enjeux géopolitiques.

L’information pourrait presque passer inaperçue dans la déjà très longue liste des difficultés rencontrées depuis février par l’entreprise allemande Uniper en raison de sa dépendance au gaz russe. En plus des pertes colossales déclarées pour le premier semestre 2022, au total 12,3 milliards d’euros, l’énergéticien, dont l’entreprise finlandaise Fortum est actionnaire majoritaire, a dû se résoudre à inscrire à son résultat net des dépréciations d'un montant total de 2,7 milliards d'euros relatives à un prêt accordé à la société projet qui devait exploiter le pipeline Nord Stream 2. Shell, OMV, Wintershall et Engie figurent également parmi les financeurs du projet, et ces entreprises se sont dites exposées à un risque de crédit de l'ordre de un milliard d’euros chacune.


Les pipelines de gaz de schiste et sables bitumineux accumulent les obstacles

Ces pertes comptables enregistrées sur la valeur théorique d’un investissement dans un pipeline ne sont pas les premières à être relayées dans la presse financière. En février, celle-ci rapportait que l’entreprise NextEra Energy avait enregistré une nouvelle dépréciation de 800 millions de dollars sur son projet de gazoduc de 500 kilomètres entre la Virginie et la Virginie Occidentale, deux Etats américains producteurs de gaz de schiste dans le bassin des Appalaches. Après une première dépréciation de 1,5 milliard de dollars en 2021, la confir

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