L'article titré "La grande tromperie des fonds d’investissements verts", met le doigt là où ça fait mal. L’enquête sur la finance durable du consortium de journalistes, dont Le Monde, soulève le capot de ces véhicules financiers pour voir s’ils tiennent leurs promesses. Sans surprise, les enquêteurs découvrent que ces fonds ne sont pas composés uniquement d’entreprises purement vertes. Pire, ils sont investis dans des secteurs très carbo-intensifs, pétrole, gaz, aérien… Certains plus que d’autres. Sur les 838 fonds verts "article 9" analysés, 388 fonds investissent dans l’industrie pétrolière et dans l’aviation, pour certains à plus de 30%, voire 40%.
Cette enquête publiée par des médias grand public à forte audience pose en fait la question de la définition de ces fonds durables. Une question qui agite depuis plusieurs mois les régulateurs et législateurs, qui tentent de mettre de l’ordre dans l’offre de produits financiers verts. C'est la rançon d'un élargissement considérable de l'offre de fonds intégrant des critères ESG à exigence et définitions variables, dont les intentions peinent à être lisibles et donc crédibles pour l'investisseur particulier. Alors qu'il y a vingt ans l’investissement responsable était le fait de quelques sociétés de gestion pionnières et engagées, le phénomène s’est aujourd’hui généralisé à presque toute la finance. Avec des risques inévitables