Aucune des plus grandes multinationales industrielles ne serait profitable si elles payaient au juste prix le capital naturel qu'elles utilisent. C'est ce que rappelait il y a quelques jours Sasja Beslik, chief investment strategy officer chez SDG Impact Japan, une des personnalités internationales de la finance durable. Il a remis l'accent sur une étude publiée par Trucost, l’agence de notation ESG absorbée depuis par Standard and Poor’s, il y a une dizaine d'années pour l'initiative finance du programme des Nations Unies pour l'Environnement.
Trucost évaluait à 7300 milliards de dollars par an le capital naturel prélevé gratuitement chaque année par les entreprises. Sa logique consistait à essayer de quantifier et donner un prix à des éléments utilisés gratuitement par l'industrie. Dans ce calcul de 7300 milliards par an, 38% viennent des émissions de CO2, 25% de l'eau consommée, 24% de l'usage des sols, 7% de la pollution de l'air, 5% de la pollution de l'eau et des sols et 1% des déchets.
Faire payer le coût de la natureCe calcul des impacts économiques peut se discuter, mais il donne un ordre d'idée de l'addition qui pourrait être présentée aux entreprises quand la dégradation de ce capital naturel va imposer des restrictions ou des arbitrages d'usage. Et l'idée de commencer à faire payer ces coûts aux industries concernées fait son chemin. C'est particulièrement vrai pour l'eau qui vient à manqu