Lancé en 2015 et toujours pas réformé, le label ISR engrange des volumes d'encours importants. Ils lui permettent d'être le label le plus attribué en Europe mais ce succès pourrait finir par se retourner contre lui. Le label ISR est en passe de devenir le symbole des limites de la finance durable. Plusieurs publications récentes mettent l'accent sur la présence récurrente de compagnies pétrolières dans le nombre de fonds labellisés. Cela est tout à fait permis par le référentiel mais cet affichage devient très compliqué à défendre dans les réseaux bancaires ou assurantiels qui, dès la rentrée, doivent interroger leurs clients sur leurs préférences ESG. Comment vont-ils mettre en avant les fonds labellisés ISR face aux épargnants qui ont bien compris les enjeux climatiques et s'étonneront de voir des majors pétrolières dans les produits proposés ?
Pour Olivia Blanchard, la fondatrice du réseau Acteurs de la Finance Responsable, cela sera très difficile. C'est pourquoi elle a lancé une pétition pour que le label ISR dispose d'un système d'exclusion qui crédibilise les engagements climat mis en avant par les promoteurs des fonds labellisés. Elle a obtenu plus de 500 signatures de professionnels et, forte de ce soutien, elle pousse un coup de gueule pour interpeller Michèle Pappalardo, la présidente du comité du label ISR en charge de sa refonte mais aussi plus largement la "place de Paris."
Dans un