La visite de Nancy Pelosi à Taïwan n’aura pas seulement provoqué des exercices militaires et suspendu la coopération sino-américaine en matière de changement climatique. En attisant le rapport de force, elle a aussi crispé à nouveau les négociations engagées autour d’une nouvelle réglementation demandant un accès aux dossiers d’audit des entreprises chinoises listées aux États-Unis, dont l’application stricte pourrait conduire à leur interdiction sur les marchés américains.
Le contentieux trouve ses origines dans le Holding Foreign Companies Accountable Act (HFCAA) adopté fin 2020. Cette loi réitère notamment l’exigence que les autorités de régulation puissent vérifier les dossiers d’audit des entreprises étrangères listées aux États-Unis au minimum tous les trois ans - une disposition appliquée depuis 20 ans par toutes les sociétés, sauf celles basées en Chine et à Hong Kong. Les autorités de régulation chinoises ont en effet toujours largement limité l’accès aux fichiers d’audit des entreprises basées dans l’empire du Milieu, pour éviter le transfert de données dites "sensibles" car en lien avec la sécurité nationale.
1300 milliards de dollars de valeur boursière menacéeAu fil de l’enregistrement des résultats annuels pour l’année 2021, la Securities and exchange commission (SEC) a déjà épinglé plus de 150 entreprises, dont les plus connues sont les géants de la te