Elon Musk a publié un tweet pour descendre en flammes l’évaluation ESG qui "place Exxon dans le top dix ESG mondial du S&P 500, alors que Tesla n’est même pas sur la liste !". Pour ceux qui n’auraient pas compris le message, il ajoute "L’ESG est une arnaque qui a été "militarisée" par des pseudos guerriers sociaux !"
Au premier regard on pourrait se dire que le presque propriétaire de Twitter s’exprime en tant que défenseur du climat soucieux de voir des pétroliers comme Exxon remplacés par des producteurs de voiture électriques comme Tesla. Mais en réalité, la seconde partie de la phrase met plutôt en exergue une attaque d’une autre nature contre la notation ESG. Longtemps basée sur des démarches volontaires et une extrême hétérogénéité des modèles de notation, l’ESG se dirige progressivement vers une forme de normalisation avec d’un côté l’école américaine emmenée par l’ISSB et son porte-parole Emmanuel Faber, de l’autre l’école européenne emmenée par l’EFRAG et le groupe de travail piloté par Patrice de Cambourg.
La première met au centre de son projet de normalisation, la matérialité des risques ESG, ceux dont on peut chiffrer le poids sur le business modèle de l’entreprise. La seconde essaie de pousser la double matérialité c’est-à-dire un modèle de notation ESG qui permettrait d’évaluer non seulement le prix des risques sur l’entreprise mais aussi