Plus d’un milliard d’euros par semaine : c’est le montant estimé du surcoût engagé par les distributeurs d’énergie allemands pour compenser la réduction des livraisons de gaz russe, selon des experts interrogés par Reuters. Alors qu’une crise de liquidités menace le secteur, le gouvernement hésite à faire peser une partie de la charge sur les consommateurs. Le sauvetage d’Uniper pourrait marquer le début d’un large plan de sauvegarde à destination du secteur de l’énergie, face à une crise qui pourrait empirer.
Premier acheteur de gaz russe, Uniper a subi de plein fouet la réduction de 60 % des livraisons par le gazoduc Nord Stream 1 décidée par Gazprom avant la mi-juin, officiellement pour des raisons techniques. Pour continuer à fournir ses clients, le distributeur se porte acquéreur de volumes importants sur le marché spot, dont les prix se sont envolés pour atteindre plus de 160 euros par mégawatt-heure (contre 22 euros à la même période l’an dernier).
Fort risque d'insolvabilité pour UniperMalgré un soutien financier de sa maison mère, le groupe public finlandais Fortum, la situation est insoutenable pour l’entreprise, car la facture s’élève à plus de 30 millions d’euros par jour. Uniper s’est même résolu à piocher dans ses réserves d’hiver, car le risque d’insolvabilité n’est plus "qu’une question de jours", selon un membre du conseil d’administration cité par B