Pourquoi les grands noms de l’industrie se sont-ils retrouvés avec un stock important de quotas gratuits sans réduire en parallèle leurs émissions de CO2 ? Une enquête du journal Le Monde est revenue récemment sur le marché des quotas gratuits et la manière dont des industriels en ont profité. Il est nécessaire de comprendre comment ce marché a été conçu, à quelle période et dans quel contexte il a ensuite évolué pour appréhender la manière dont ce système s’est retrouvé excédentaire en "droits à polluer" plusieurs années de suite et comment un stock ou surplus de quotas disponibles s’est rapidement accumulé.
Innovation économique, le marché européen du carbone est conçu dès le début des années 2000 et est testé lors d’une première phase de 2005 à 2007. La première année, les prix sont élevés ( entre 20 et 30 euros par tonne environ) par manque de liquidités et parce que les acteurs de ce marché encore restreint anticipent un manque de quotas, ce qui se confirmera sur la toute première année mais pas sur la deuxième. Rapidement le verdict tombe : le marché est finalement excédentaire sur l’ensemble de la phase I et ces quotas n’étant pas "transférables" sur la phase II (2008-2012), les prix s’effondrent. La "non-transférabilité" des quotas provoque donc le tout premier crash des prix du carbone. Ceux-ci atteindront presque 0 euro en 2007.
(Source : EEA)Les stocks d