Les familles Cargill et McMillan, à la tête de l'empire, sont peu connues du grand public, même aux États-Unis. Elles pèsent pourtant 50 milliards de dollars et comptent huit milliardaires, selon des estimations de Bloomberg. Une fortune liée à l'entreprise Cargill, géant américain du négoce de produits agricoles, fondé au milieu du XIXème siècle, dont les héritiers détiennent encore près de 90% du capital et la moitié des sièges au conseil d’administration.
Propulsée "pire entreprise du monde" par l’ONG Mighty Earth en 2019, la société accumule les controverses dans des secteurs à risques comme le cacao, l’huile de palme ou le soja. Mais elle s’appuie sur son actionnariat familial et une bonne santé financière pour résister aux pressions des investisseurs.
Membre du club ABCD* qui règne sur les marchés internationaux de céréales depuis les années 70, Cargill possédait déjà une influence suffisante au temps de la Guerre Froide pour servir d’intermédiaire-clé dans les exportations de céréales entre l’URSS et les États-Unis, comme le rappelle l’ouvrage sur les négociants de matières premières The World for Sale.**
La sauvegarde opiniâtre d’une gouvernance familiale et opaqueLe groupe a pris un tournant dans les années 80 en engageant une diversification dans la nutrition animale et surtout la viande. L’agence de notation Fitch place aujourd’hui Cargill comme le troisiè