Les actuaires ne sont pas connus pour leur esprit rebelle. Mais l’Insitute and faculty of actuaries (IFoA) a décidé de s’en prendre aux scénarios climatiques utilisés couramment par les institutions financières. Incomplets, risques sous-estimés, déconnexion avec la science climatique… rien ne va ! Selon cet institut des actuaires britanniques, qui s’est associé pour cette étude à un spécialiste du climat de l’université d’Exeter, la plupart des modèles utilisés par la finance "sous-estiment le risque climatique de manière significative".
En introduction de l’étude, Tim Lenton, professeur de la Chaire en science du changement climatique et des écosystèmes terrestres de l’université d’Exeter, affiche clairement son incrédulité face aux économistes qui estiment l’impact financier du changement climatique à seulement 2% du PIB, pour une élévation des températures de 3°C. "Des estimations aussi basses des dommages économiques, combinées avec les hypothèses selon lesquelles la productivité économique sera plus élevée qu’aujourd’hui, contrastent fortement avec les prédictions faites par les scientifiques d’une habitabilité humaine considérablement réduite du fait du changement climatique", avance-t-il.
Des failles dans tous les modèlesLes stress-tests climatiques mis en place par les banques centrales en sont pour leurs frais. L’étude passe en revue plusieurs scénarios utilisés