La finance durable jouerait-elle contre son camp ? Des critiques se sont élevées récemment, notamment de la part de Tariq Fancy, ancien collaborateur de BlackRock, contre cet investissement "bonne conscience" qui, non seulement n’aurait pas d’impact concret sur le climat, mais en plus servirait d’excuse pour ne pas agir plus efficacement contre le réchauffement climatique. Des chercheurs du MIT aux États-Unis, de l’université de Saint Gall et de l’université de Zurich en Suisse, se sont penchés sur la question dans un article de recherche, en prenant pour exemple la récente votation sur les objectifs de neutralité carbone de la Suisse.
Intitulée "La finance durable est-elle un dangereux placebo ?", l’étude affiche des résultats mitigés pour la finance durable. Dans un billet LinkedIn, Florian Heeb, associé post-doctorant à la Sloane School of Management du MIT et l’un des quatre auteurs de l’étude, écrit que "bien que l’investissement durable puisse ressembler à un placebo, ce n’est pas un placebo dangereux qui évince l’engagement politique". En clair, son impact sur le monde réel n’est pas certain, mais en tout cas il ne fait pas de mal !
Un impact largement surestimé
Pour étayer leur thèse, les chercheurs ont sollicité plus de 2 000 votants suisses représentatifs de la population à partir de la campagne à propos de la votation sur la neutralité carbone du pays, jusqu’à la veille