Sciences économiques contre science climatique, c’est le débat qui se déroule au sein des autorités de supervision financière. Il ne s’agit pas d’une bataille, mais plutôt d’une grande difficulté à introduire dans les modèles financiers traditionnels la complexité de la modélisation du climat. Et les conséquences peuvent être dramatiques. "L’inaction climatique par les législateurs est nourrie par la déconnexion entre les économistes et la science climatique", avance Thierry Philipponnat, économiste en chef de Finance Watch. L’ONG vient de rédiger un rapport intitulé "La finance dans un monde en surchauffe" dans lequel elle pointe le décalage entre ces modèles qui conduit à minimiser les impacts du changement climatique sur l’économie et la finance.
C’est le cas du Financial stability board (FSB) qui dans son rapport sur "Les implications du changement climatique sur la stabilité financière", estime qu’un monde à +4°C engendrerait une réduction du prix des actifs financiers comprise entre 2,9% et 9,7%. Mais les exemples se multiplient selon Finance Watch, tant du côté de la Banque centrale européenne que du réseau des banques centrales pour verdir la finance (NGFS). "Il faut trouver un autre moyen de modéliser pour évaluer les dommages économiques, affirme Thierry Philipponnat. Les fonctions utilisées dans les scénarios des banques centrales notamment ne permettent pas de prendre en compte l