"[…] la Banque Mondiale a toutes les cartes en main. Mais rien ne se réalise dans l’immédiat, donc ce qui est fait reste largement insuffisant par rapport à ce que nous devrions réaliser." Le témoignage au Financial Times du PDG d’Alecta, un gestionnaire d’actifs suédois, résume la frustration à l’égard d’une institution accusée de ne pas contribuer suffisamment aux efforts internationaux en matière de finance climat. Cette insuffisance se traduit concrètement sur le continent africain, où les projets d’atténuation et d’adaptation restent très dépendants de ce type de bailleurs, créant un déficit de financement très important.
L’ONG Climate Policy Initiative a comptabilisé environ 29,5 milliards de dollars de financements climat en Afrique en 2019-2020. Bien que peu affecté par la crise du Covid-19, le niveau de ces flux demeure largement en deçà des besoins identifiés par les gouvernements dans le cadre des Contributions déterminées au niveau national (CDN), qui nécessiteraient 277 milliards de dollars d’investissements annuels sur la période 2020-2030.
Trop faible présence de la finance privéeLe secteur privé représente à peine 14% des flux, une portion bien plus faible que sur les autres continents (38% en Asie, 49% en Amérique Latine) et concentrée sur des projets d’atténuation. Les banques multilatérales de développement et les partenariats bilatéraux assurent l’essentiel