Le juste prix du climat, un risque oublié des marchés financiers

Oubliés le pic pétrolier, la transition énergétique, la fin des véhicules à moteur thermique… les industriels des énergies fossiles ont connu une année florissante en Bourse, tirés par l’inflation des prix du gaz et du pétrole et la guerre en Ukraine. La fixation du cours de ces entreprises semble ne pas du tout prendre en compte les risques de long terme pesant sur leur secteur. Dans un article paru sur Green Money, Zach Stein, cofondateur de la société de gestion Carbon Collective, s’inquiète de ce "pricing gap" entre les intérêts de court et de long terme, qu’il attribue à la montée en puissance de la gestion passive.

Aux États-Unis, la gestion passive représentait 50% de la gestion d’actifs en 2021, contre 12% en 2000. "C’est un saut massif en une courte période de temps. Et ce ne sont pas les investisseurs à court terme qui sont les principaux adeptes de la gestion passive, ce sont les investisseurs à long terme", écrit-t-il. Cette transformation du marché a, selon lui, eu un effet direct sur la fixation des prix des marchés actions qui, jusque-là, résultait d’un compromis entre les intérêts des investisseurs de long terme et de ceux de court terme. Tout a changé en vingt ans : "les mouvements sur le marché sont de plus en plus dictés par les investisseurs à court terme", souligne-t-il en déplorant que le bruit ambiant de l’actualité finit par gagner la partie plutôt que les grandes tendan