Le gouvernement japonais a officiellement lancé son programme d’émission d’obligations de transition. Il devrait lever plus de 10 milliards d’euros sur le mois de février pour assurer la décarbonation de son économie. Le pays devient ainsi le principal émetteur d’obligations de transition dans le monde, un marché qui n’a jamais vraiment décollé.
Un grand pas en avant pour le marché des obligations de transition. L’État japonais vient d’émettre son premier "climate transition bond" pour un montant de près de 5 milliards d’euros (800 milliards de yens) et devrait en émettre une seconde d’ici la fin du mois de février pour un montant similaire. Le programme d’émission a été certifié par la Climate bond initiative (CBI), Sean Kidney, son directeur général, expliquant que "cette obligation montre clairement comment les gouvernements, et les autres, peuvent lever des fonds pour investir dans cette transition. Cela marque un jalon significatif dans la finance de transition".
Les près de 10 milliards de dollars d’obligations souveraines émises par le Japon vont en effet donner un coup d’accélérateur à un marché resté jusque-là presque léthargique. Selon S&P Global Rating, depuis la première obligation de transition en 2019, les émissions ont péniblement atteint 15 milliards de dollars, soit moins de 1% de l’ensemble des émissions d’obligations durables dans le monde (Green bonds, Social bonds, Sustainability-linked bonds, etc.). Une faible appétence des émetteurs qui s’explique par le manque de définitions et de cadres communs sur la finance de transition, selon S&P. La taxonomie de transition établie par Singapour ou encore les lignes directrices établies par l’Icma en juin 2023 pourraient aider à dynamiser le marché.
125 milliards d’euros prévus sur 10 an