Le gouvernement canadien manie les paradoxes. Le pays, dont l’économie repose en grande partie sur l’exploitation de ressources naturelles et notamment fossile, a décidé de verdir son économie. Justin Trudeau, le premier ministre, a présenté fin mars une stratégie visant à fournir "de l’air pur et une économie forte pour les Canadiens", assortie d’un plan de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 40 % en 2030, par rapport aux niveaux de 2005. Un plan à 9,1 milliards de dollars canadiens d’investissements qui n’a pas empêché le ministère de l’Environnement d’approuver le lancement d’un projet pétrolier offshore.
Le projet "Bay du Nord" porté par le pétrolier norvégien Equinor va ainsi voir le jour au large des côtes de Terre Neuve. L’exploitation du site devrait commencer en 2028, pour fournir jusqu’à 200 000 barils de pétrole par jour. L’annonce a été faite seulement quelques jours après la publication du sixième rapport du Giec qui recommande pourtant d’arrêter tout nouveau projet d’énergie fossile.
"Conditions environnementales les plus strictes"Mais le gouvernement canadien, qui travaille sur une taxonomie de transition, balaie toute contradiction entre les objectifs de réduction d’émission et ce mégaprojet pétrolier. Au contraire, Bay du Nord sera responsable et devra répondre à des exigences de réduction des émissions de gaz à effet de serre, de protecti