Début 2021, Larry Fink, le PDG de BlackRock qui ne pesait à ce moment la "que" 8600 milliards de dollars d’actifs appelait les entreprises à la neutralité carbone et à plus de justice sociale dans sa lettre annuelle. Un an plus tard, il a annoncé avoir franchi le cap spectaculaire des 10 000 milliards de dollars sous gestion. Il est donc, par construction, l’actionnaire de poids des principales capitalisations de la planète, à commencer par le CAC40. Ce poids économique colossal (près de quatre fois le PIB de la France) et les déclarations de son dirigeant placent BlackRock en première ligne de toutes les controverses sur la capacité de la finance durable à transformer l’économie.
C’est aujourd’hui un axe clef de son développement puisque sur les 540 milliards de dollars collectés en 2021, 100 l’ont été pour des "stratégies durables". Les deux tiers des encours provient d’investisseurs européens, le dernier tiers d’investisseurs américains dont l’engouement pour les produits indiciels ESG ne se dément pas. Sur ces 10 000 milliards d’euros d’encours, BlackRock en étiquette plus de 500 "durables" (financements verts, investissements à impact) contre 200 fin 2020.
Sa stratégie de gestion durable est pourtant controversée car elle ne contribuerait pas suffisamment à transformer les entreprises. L’une des critiques les plus virulentes vient d’un ancien responsable de la finance durable de Bla