Censées s’aligner avec l’Accord de Paris, de nombreuses agences de crédit à l’export continuent d’investir dans les fossiles. Elles financent aussi de plus en plus les énergies renouvelables mais au détriment des régions les plus pauvres.
Plus de deux ans après leur engagement à mettre fin au financement des combustibles fossiles étrangers, où en sont les agences de crédit à l'exportation ? Si le rôle des banques bilatérales et multilatérales de développement et des banques nationales d'investissement est régulièrement scruté, les agences publiques de crédit à l'exportation reçoivent beaucoup moins d'attention malgré des volumes de financements comparables.
C'est pour combler ce manque qu'une équipe de chercheurs issus de HEC Lausanne, HEC Paris et ETH Zurich a analysé près de 1000 transactions entre 2013 et 2023. Le résultat de leur recherche a été publiée fin janvier dans la revue Nature Communications. Il montre que si les crédits à l'export stimulent de plus en plus la transition énergétique, ils continuent en parallèle à investir dans les énergies fossiles, notamment en Corée du Sud, au Japon et en Chine.
Les pays à faible revenu oubliés
Sur ces dix années, les engagements consacrés aux énergies vertes sont ainsi passés de moins de 10% en 2013 à environ 40% en 2022-23, notent les auteurs de l'étude. Une tendance portée notamment par les grands projets d'éolien offshore ou encore d'hydrogène vert. Parmi les meilleurs élèves, on trouve les membres de la coalition Export for finance future (E3F), composée d'une dizaine de pays européens qui se sont engagés à aligner le financement public des exportations sur les objectifs de l'Accord de Paris. Seule l'Ita