Publié le 6 mars 2014
Les Français estiment que les entreprises ont un rôle à jouer dans la promotion d'une juste représentation des sexes en leur sein mais aussi dans la société en général. C'est ce que révèle l'Observatoire International de l'équilibre hommes/femmes porté par Capitalcom et une quinzaine de partenaires. Parmi les mesures plébiscitées pour lever les freins existants : l'équilibre vie privée/vie professionnelle.

Entreprises, mobilisez-vous sur l’équilibre hommes/femmes ! C’est en tous cas ce que leur demandent les Français si l’on en croit l’Observatoire International de l’équilibre hommes/femmes porté par Capitalcom et une quinzaine de partenaires qui a publié le 5 mars un indice de perception sur le sujet réalisé en France et en Suède (1). Et pour cause : 62% des Français interrogés estiment que les engagements des entreprises en faveur de l’équilibre hommes/femmes est déjà un facteur de performance économique et qu’il devrait l’être encore davantage!
Parmi les entreprises françaises qui seraient les plus vertueuses en la matière, ils distinguent, dans l’ordre : L’Oréal, Carrefour et le Crédit Agricole. « Les Français ne s’y sont pas trompés : ils ne plébiscitent pas des entreprises qui communiquent fortement sur ce sujet mais des entreprises pour qui il s’agit d’un axe très fort de leur stratégie.», estime Caroline de la Marnierre, présidente de Capitalcom, une agence de conseil en communication spécialisée dans la valorisation de la performance responsable pour le CAC40. L’Oréal fait d’ailleurs également partie des trois entreprises françaises (avec BNP Paribas et GDF Suez en tête) qui présentent les meilleurs niveaux d’assurance sur leur volonté et leur capacité à prévenir les discriminations liées au sexe et à promouvoir l’égalité, sélectionnées par l’agence de notation extra-financière Vigeo. La fondation L’Oréal travaille notamment depuis une quinzaine d’année avec l’Unesco sur un programme de promotion des pour femmes scientifiques.
L’équilibre vie privée/vie professionnelle plébiscité
Les secteurs d’activités perçus suscitant le plus d’attentes sont les biens de consommation, la santé et la finance, les deux derniers étant aussi considérés comme les mieux référencés en matière d’équilibre hommes/femmes. Ce n’est sans doute pas étonnant quand l’on sait qu’en France, la santé et la finance figurent parmi les secteurs les plus féminisés, tant au niveau des effectifs (avec un taux de mixité respectivement de 48% et 55% en 2011 contre 33,5% en moyenne au sein du CAC40) que de l’encadrement (45% et 32% contre 28,3% en moyenne selon le baromètre Capitalcom sur la mixité 2012).
Mais les Français attendent plus. Parmi les mesures en faveur de la mixité considérée comme pertinentes pour créer de la valeur, c’est l’équilibre vie privée, vie professionnelle qui est plébiscité mais aussi l’accès équilibré à des postes de responsabilité, la réduction des inégalités salariales, l’emploi des femmes ou une nouvelle approche managériale. « Les mesures mises en avant par les Français montrent que la question de l’équilibre hommes/femmes a changé de nature. Il ne s’agit plus d’une affaire de femmes mais de management et de gouvernance, ce qui demande une évolution de l’écosystème qui bénéficie autant aux hommes qu’aux femmes », estime Caroline de la Marnierre.
Des efforts à faire partout dans le monde
Mais le chemin reste long. Comme le relève Vigeo qui a analysé le comportement de nombreuses entreprises en matière de lutte contre les discriminations envers les femmes « derrière les engagements de principe, les processus managériaux restent limités. Les entreprises européennes affichent des dispositifs plus structurés et dotés que les entreprises d’Amérique du Nord, d’Asie pacifique ou des marchés émergents ». Ainsi, c’est BNP Paribas qui affiche la performance la plus élevée de l’univers de notation de Vigeo avec 93/100. L’entreprise affiche en effet un objectif de 25% de cadres dirigeants femmes pour la fin 2014 (16% en 2009) et la réalisation de cet objectif constitue un des indicateurs de détermination de la rémunération de ses dirigeants. « Mais, dans aucune région du monde, le score moyen des entreprises cotées ne dépasse 50/100, note qui ne représente qu’un minimum d’exigences de formalisation des engagements et de mise en place de dispositifs dédiés à la prévention du risque de discrimination dans les recrutements, les rémunérations ou l’accès des femmes aux fonctions de direction.», tient à tempérer l’agence de notation.
(1) Enquête qualitative réalisée en France et en Suède auprès de 1000 personnes représentatives de la société, par voie électronique, du 17 au 24 février 2014.

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