Volte-face pour Pernod Ricard. Alors que le leader mondial des vins et spiritueux avait annoncé en grandes pompes un partenariat avec le PSG, le 2 septembre dernier, qui devait le lier jusqu’en 2028 aux équipes de football, masculine et féminine, ainsi qu’à celle de handball, il a fait marche arrière. Après cette annonce, Marseille s’est aussitôt enflammé et le #BoycottPernodRicard s’est répandu sur les réseaux sociaux à la vitesse de la lumière.
Bravo à #PernodRicard pour leur nouveau partenariat avec le #PSG, c’est sûr que vendre son âme au diable, ça paie bien ! Pour nous, supporters de l’#OM, c’est simple : boycottage direct. Fini les apéros avec ceux qui trinquent avec l’ennemi ! #BoycottPernodRicard #teamom pic.twitter.com/xPwhppjKoz
— Saison 2024-2025 (@FandeLOM93100) September 4, 2024
Tout le monde a participé, les supporters de l’OM mais aussi Lorraine Ricard, la fille de Patrick Ricard, qui a dirigé l’entreprise fondée par son père jusqu’à sa mort en 2012. Elle a publié sur Linkedin, une photo de la tribune du stade marseillais affichant une bannière “Un Ricard éternel”. Elle a dénoncé ensuite “l’entreprise qui semble avoir oublié cet hommage et ses origines en signant ce partenariat avec le PSG”. “Quand le business trahit ses racines, il abîme son histoire et prend des risques sur son futur”, lance-t-elle.
“L’histoire de Ricard se confond avec Marseille”
Depuis sa création en 1932 par le Marseillais Paul Ricard, l’entreprise Pernod Ricard est profondément liée à la ville et même si elle est devenue une multinationale, elle reste dirigée par un membre de la famille : Alexandre Ricard, un des petits-fils. C’est lui a qui a publié un communiqué le 5 septembre pour annoncer que Pernod Ricard mettait fin à son partenariat. “J’ai pris cette décision pour le groupe et en entendant ceux qui en font le succès, dont nos collaborateurs en France, nos clients et nos actionnaires, au premier rang desquels ma famille. Cela fait plus de 90 ans que l’histoire de Ricard se confond avec Marseille qui l’a vu naître, grandir et l’inspirer. Et ce lien est plus fort que tout. C’est donc une décision qui vient du cœur que je prends aujourd’hui.”
Il est certain que cette décision n’est pas bonne pour les affaires de Pernod Ricard. Le coût d’annulation du contrat sera forcément très élevé d’autant plus que les investissements dans la communication étaient déjà faits et les campagnes prêtes. Selon Pernod Ricard, l’objectif initial de ce partenariat était de faire connaitre l’ensemble des 240 marques du groupe à l’international puisqu’elles sont déjà présentes dans 160 pays. Il est étonnant que personne n’ait songé, en amont, en particulier au sein de la famille fondatrice, que la conquête de marchés lointains était incompatible avec l’attachement que les Marseillais ont à leur boisson emblématique. L’affaire servira sans doute de business case pour démontrer que pour les marques grand public, l’affection des consommateurs est un trésor de guerre qu’il ne faut jamais négliger !