Être un touriste écolo, ça paye. Depuis mi-juin, Copenhague récompense les voyageurs faisant preuve de comportements éco-responsables. Ramassage de déchets, jardinage, déplacement en train ou à vélo… Près d’une centaine d’actions sont proposées aux voyageurs ayant fait le choix de participer à cette initiative nommée CopenPay. A la clé, une viennoiserie offerte, un cours de yoga gratuit ou encore une visite guidée.
“Nous sommes tombés sur un sondage qui montre que la population en général veut vraiment agir de manière durable, mais seulement une sur cinq le fait réellement. (…) Nous avons donc voulu combler ce fossé et aider les gens à sauter le pas”, explique à RFI Rikke Holm Petersen, directrice de la communication et du marketing au sein de l’office de tourisme. La ville ambitionne d’ailleurs de devenir la “première destination urbaine la plus durable au monde”.
Nettoyage des canaux
Le programme, qui se terminera le 17 août prochain, a déjà été testé pour la première fois en 2024 par 75 000 visiteurs. L’opération avait alors permis de récolter plus d’une tonne de déchets, tandis que les locations de vélo avaient enregistré une hausse de 29% durant la période. Le but, pour la municipalité : doubler ce chiffre en 2025, “ou même plus”, alors que quatre fois plus d’entreprises et d’institutions y participent. C’est par exemple le cas de GoBoat, une société de location de bateau basée dans la capitale danoise.
Avec CopenPay, l’entreprise permet à une centaine de voyageurs par semaine de nettoyer les canaux en y récupérant des déchets. “Comme nous sommes étudiants et que nous avons parfois un budget très serré, c’est vraiment sympa de pouvoir faire ces choses, de combiner un comportement un peu durable et respectueux de l’environnement avec un moyen d’obtenir des choses gratuitement”, témoigne auprès de l’AFP Marta Reschiglian, une étudiante italienne qui s’est portée volontaire.
Plus de mobilité douce
Pour aller plus loin, l’office de tourisme s’attaque par ailleurs cette année aux modes de transports des visiteurs. “L’impact climatique le plus important du tourisme provient des transports. C’est pourquoi, nous encourageons les voyageurs à prendre le train”, note Søren Tegen Pedersen, directeur général de l’office de tourisme. La ville appelle également les touristes à rester plus longtemps sur place afin de réduire leur empreinte écologique. En étendant leur séjour au-delà de quatre jours dans l’un des hôtels référencés par le programme, ils ont ainsi la possibilité de bénéficier d’une location de vélo gratuite afin de parcourir les 382 kilomètres de pistes cyclables que compte la ville.
Si Copenhague fait le choix d’encourager les modes de transports et activités durables pour compenser les effets néfastes du surtourisme, d’autres villes optent de leur côté pour davantage de contrôle. Taxes, réservation obligatoire, quota de visiteurs… De Venise à Barcelone, les municipalités tentent de trouver la formule qui leur permettra d’endiguer les effets d’un afflux de touristes toujours plus massif, tout en maintenant les revenus qu’ils génèrent.