1/ En Espagne, le tourisme “sol y playa” condamné par le changement climatique
L’Espagne, connue pour son tourisme “sol y playa” (soleil et plage) à bas coût, développé depuis les années 50 et pesant aujourd’hui près de 13% du PIB et de l’emploi, va-t-elle être contrainte d’y mettre fin ? Des mouvements hostiles au tourisme de masse prospèrent aux quatre coins de la péninsule ibérique, deuxième destination mondiale, avec 90 millions de touristes accueillis en 2024, année record. A cela s’ajoutent déjà les effets du changement climatique. Canicules, nuits torrides, plages sans sable, méduses, précipitations irrégulières… les touristes commencent déjà à se tourner vers les régions du nord du pays, plus fraîches.
2/ Thaïlande, Bangladesh, Philippines… le “confinement climatique” s’installe
Confinement climatique. Dans un article publié le 2 mai, qui arrive à la deuxième place des articles les plus lus cette année sur Novethic, nous avons pour la première fois employé cette expression qui ne figure pas dans le corpus scientifique actuel mais qui traduit bien la situation que vivent la plupart des pays touchés par des chaleurs extrêmes et non adaptés à la crise climatique. Face à la vague de chaleur qu’ils subissent, certains pays d’Asie du Sud et du Sud-Est ont ainsi décidé de se barricader. Dans un autre article, publié quelques semaines plus tard, Thibault Laconde, spécialiste des risques climatiques et fondateur de Callendar, confirmait que “le changement climatique limitait déjà et allait à l’avenir encore plus restreindre nos libertés”.
3 / Depuis 20 ans, La Clusaz pompe illégalement de l’eau pour fabriquer de la neige artificielle
Pris la main dans le sac, ou plutôt sur le tuyau d’arrosage. Une enquête de l’Office français de la biodiversité (OFB) a révélé que la station de ski de La Clusaz – où la neige représente 70% de ses revenus – a pompé illégalement de l’eau de la source de Lachat de 2000 à 2023, essentiellement pour fournir ses canons à neige et assurer la pérennité de son activité. Au total, entre 2014 et 2023, date de la fermeture définitive du dispositif, 135 108 m3 d’eau ont été volés. Soit plus de 54 piscines olympiques. Pour l’OFB, la Clusaz “a délibérément capté la source du Lachat”, sans jamais avoir pris la peine de déclarer l’ouvrage à la direction départementale des territoires (DDT) de Haute-Savoie.
4/ L’entreprise régénérative : attention, vague de greenwashing en vue
Après l’entreprise durable, l’entreprise à impact et l’entreprise contributive, un nouveau terme s’est imposé en 2024 dans la novlangue de ceux qui ambitionnent de transformer le monde de l’entreprise et de l’aligner avec la transition écologique et sociale : l’entreprise régénérative. Les entreprises ne devraient pas seulement réduire leurs impacts négatifs, mais aussi transformer leurs modèles d’affaires de manière à créer des “impacts positifs”, à “régénérer” les écosystèmes, ou la société. Mais à l’heure actuelle, il s’agit surtout d’un concept flou et très hétéroclite parmi ceux qui s’en réclament. Le manque de définition scientifique ou méthodologie d’évaluation fiable pour l’entreprise régénérative risque d’en faire un énième prétexte au greenwashing.
5/ L’intelligence artificielle, une “bombe climatique” invisible
2024 aura aussi été l’année de l’intelligence artificielle (IA), et de ChatGPT en particulier. En décembre 2024, l’application franchissait la barre des 300 millions d’utilisateurs hebdomadaires. Mais, alors que cette IA implique une consommation énergétique massive, l’entreprise OpenAI aux manettes est de plus en plus opaque sur les émissions de CO2 qui lui sont associées. Dans son sillage, les autres géants de l’IA réduisent leur communication. Nombre d’utilisateurs, puissance de calcul nécessaire, emplacement des data centers… Le flou règne alors que le bilan carbone du numérique explose.
6/ CSRD, IA, formation : les 5 métiers de la RSE qui recrutent
Quels métiers RSE sont les plus recherchés par les entreprises pour renforcer leur stratégie de durabilité ? Dans l’édition 2024 de son analyse, le cabinet Birdeo notait l’émergence de nouveaux métiers autour notamment de la CSRD, la directive de reporting de durabilité des entreprises, de l’intelligence artificielle et des métiers de la gestion de compétences. Au fur et à mesure que la réglementation autour des enjeux de durabilité s’étoffe, les sociétés doivent développer leurs compétences pour structurer leurs stratégies RSE.
7/ Danone attaqué par des consommateurs sur la neutralité carbone d’Evian
C’est un symbole de la méfiance des consommateurs. Au début de l’année, Danone, entreprise à mission certifiée B-Corp, était poursuivie par des consommateurs américains pour son allégation de “neutralité carbone” des bouteilles d’eau Evian. Ils affirment qu’ils n’auraient pas acheté de bouteilles d’Evian s’ils avaient su que le processus de fabrication de Danone permettait le rejet de CO2 dans l’atmosphère ou entraînait d’autres formes de pollution. “On est dans une ère nouvelle, l’ère de la preuve. Il n’y a que la preuve qui est transformative, on a passé l’ère de la RSE (responsabilité sociale des entreprises, NDR) des beaux discours”, explique Sabine Maréchal, experte en transformation et fondatrice de l’institut de recherche, conseil et formation Les Humains.
8/ Face à la crise climatique, une partie de la France déjà inassurable
Au 1er janvier 2024, il y avait entre 1 000 et 2 000 communes en France privées d’assurance. Parmi elles, les Sables-d’Olonne, l’une des communes les plus menacées par la montée des eaux. La commune et la communauté d’agglomération, qui représentent près de 50 000 habitants, n’ont pas trouvé preneur sur la partie “dommages aux biens et risques annexes” comme les tempêtes ou les inondations. La ville avait notamment été victime de submersion en octobre 2023. Le marché devient très fragile à mesure que la sinistralité liée au changement climatique augmente. Cela oblige communes et assureurs à travailler main dans la main pour mieux identifier et prévenir ces risques.
9/ Vittel, Cristalline, Perrier… La fraude des industriels de l’eau minérale, le scandale de trop ?
Vittel, Hépar, Perrier, Cristalline, St-Yorre…. Plusieurs marques d’eau en bouteille, commercialisées par les géants Nestlé Waters ou Alma, ont été au cœur d’un scandale inédit révélé par une enquête du Monde et Radio France. Elles auraient durant plusieurs années fraudé la réglementation en matière de traitement de leurs eaux minérales. Le scandale de trop ? Pour Karine Sanouillet, experte grande consommation : “ces marchés des eaux en bouteille se portent encore relativement bien, mais on voit de plus en plus de risques émerger : risque lié au plastique, risque environnemental, risque lié à l’accès à l’eau… Chaque nouveau scandale, chaque nouvelle affaire est susceptible d’amplifier les questions des consommateurs sur l’eau qu’ils achètent.”
10/ “La transition énergétique n’aura pas lieu” : le débat s’enflamme autour du livre de Jean-Baptiste Fressoz
Rarement un livre d’histoire, histoire de l’énergie qui plus est, n’aura eu tant d’écho médiatique. Dans son dernier essai, Jean-Baptiste Fressoz s’emploie à démontrer que la transition énergétique, prônée depuis les années 1970, n’a pas eu lieu et ne se produira pas dans les temps pour répondre à l’urgence climatique. Au lieu de se substituer les unes aux autres au fil du temps, les énergies se sont empilées, portées par une consommation toujours plus importante. Ce à quoi un collectif de chercheurs répondent que “ce déclinisme écologique est non seulement grandement infondé, mais également de nature à plomber les ambitions dans la lutte contre le changement climatique”. A qui des optimistes ou des “combattifs” comme se décrit Jean-Baptiste Fressoz prêter l’oreille ?