Publié le 1 février 2018
À quelques mètres de sa mairie, la ville de Neuville-sur-Oise (Val-d'Oise) teste un Cocottarium, un "poulailler urbain qui recycle". L'idée est de récupérer les déchets organiques des habitants pour nourrir les poules. Car "avec une poule par personne, on est capable de diminuer en moyenne de moitié nos poubelles ménagères", s'enthousiasme la fondatrice du projet, Aurélie Deroo. 

Pas de doute le Cocottarium implanté devant la mairie de Neuville-sur-Oise, en région parisienne, attire les habitants. Résidents de la maison de retraite voisine, passants et élèves viennent découvrir ce nouveau lieu un peu particulier. "Le Cocottarium est un poulailler urbain qui recycle", explique la fondatrice du projet, Aurélie Deroo.

"L’idée c’est qu’avec une poule par personne on est capable de diminuer en moyenne de moitié nos poubelles ménagères. On propose aux citoyens d’effectuer un geste écologique et social en déposant leurs déchets au sein des collecteurs mis à disposition dans la ville", détaille l’ancienne architecte d’intérieur.
De l’économie circulaire et du local 
Concrètement, les déchets organiques des habitants nourrissent les poules dont les œufs frais pondus seront revendus, plus tard, aux citadins. Et les excréments servent d’engrais aux agriculteurs locaux. "En échange, ces derniers nous donnent des paniers légumes avec lesquels on va rémunérer les personnes en insertion sociale qui entretiennent le Cocottarium", explique Aurélie Deroo. "C’est un projet pensé en économie circulaire et totalement local".
Pour l’instant, la phase d’expérimentation comprend une dizaine de poules. Toutes ont échappé à l’abattoir car trop vieilles et pas assez productives pour l’élevage intensif. L’objectif est de multiplier les Cocottarium dans plusieurs villes de France. "Plus il y en aura, plus le projet aura de sens", admet la cheffe d’entreprise. Au-delà de l’impact environnemental, il s’agit aussi, pour les citadins, de renouer avec la nature.
Recréer le lien entre ville et nature 
"Je suis partie de ma Picardie natale pour faire mes études à Paris, comme beaucoup de personnes", témoigne Aurélie Deroo. "Mais la nature me manquait. En plus de mes convictions, c’est cette envie de vert qui m’a poussé à me lancer dans ce projet". Plusieurs villes et entreprises de recyclages sont aujourd’hui intéressées par le projet. Reste à le concrétiser. D’ici la fin de l’année, Aurélie Deroo espère que plusieurs Cocottarium seront installés en France. 

Marina Fabre @fabre_marina
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