Publié le 07 juin 2018
INFOGRAPHIES & VIDÉOS
[VIDEO DES SOLUTIONS] Des diamants synthétiques et éthiques vendus Place Vendôme
Pour la première fois sur la célèbre Place Vendôme, un joaillier propose exclusivement des diamants fabriqués en laboratoire. Une démarche qui a un impact moindre sur l'environnement, rappelle la jeune pousse Courbet. Et ces diamants de synthèse sont 30 % moins chers que les naturels, de quoi attirer une nouvelle clientèle.

@MarinaFabre
Tout un symbole. Un nouveau joaillier de luxe vient d’ouvrir Place Vendôme, et il propose de l’or éthique et des diamants… synthétiques. Une révolution dans ce secteur. "Ce n’est pas un pied de nez aux joailliers traditionnels", assure le président de la marque, Manuel Mallen. "On vend des diamants, donc notre place est ici", ajoute cet ancien de Mercier, Piaget ou encore Poiray.
Aujourd’hui, les diamants de laboratoire ne représentent que 2 % du marché. Mais leur part pourrait atteindre les 10 % d’ici 2030. Ces diamants sont conçus entre 2 à 4 semaines dans des laboratoires de la Silicon Valley.
Les plus gros trous faits par l’Homme sur la Terre sont des mines de diamants
"Pour les diamants traditionnels, on a besoin de creuser pour aller chercher le diamant. Pour trouver un carat de diamant, soit 0,2 gramme, il faut détruire entre 250 et 350 tonnes de minerais. Les plus gros trous faits par l’Homme sur la Terre sont des mines de diamants", explique Manuel Mallen qui a préféré cette alternative technologique car elle est plus "écologique et éthique", assure-t-il.
Concrètement, les diamants, naturels ou non, sont composés d’atome de carbone. Les scientifiques vont donc créer des souches de diamants et les soumettre à de fortes pression et température. Le but étant d’aligner les atomes dans le même sens pour en faire un diamant. Une autre technique appelée CVD consiste à déposer les atomes sur une plaque ultra-fine de diamant.
Aucune différence à l'oeil nu
À l’œil nu, il est impossible de différencier un diamant de laboratoire d’un diamant provenant des entrailles de la Terre. Même le spectromètre AMS (Automated Melee Screening) de De Beers, censé détecter les petits diamants synthétiques des naturels s’y est trompé. Aux États-Unis, ces diamants rencontrent un fort succès. La startup Diamont Foundry, qui fabrique des diamants éthiques en deux semaines, a ainsi reçu le soutien de Leonardo DiCaprio, parmi les nombreux investisseurs qui ont cru à ce projet.
Proud to invest in Diamond Foundry–a co reducing human & environmental toll by sustainably culturing diamonds. https://t.co/prhoee6olx
— Leonardo DiCaprio (@LeoDiCaprio) 11 novembre 2015
Reste à convaincre les acheteurs français. "Préférer un diamant synthétique à un naturel, c’est une question de valeurs", avance Marie-Ann Watchmeister, directrice artistique de Courbet. "Il s’agit de notre volonté à avoir un moindre impact sur l’environnement". Pas de doute pour Manuel Mallen, l’avenir, ce sont les diamants synthétiques. Vu l’amenuisement des ressources naturelles, il n’y aura plus le choix dans quelques années. "Les grands joailliers l’utiliseront un jour ou l’autre. Il n’y aura pas de bataille à mener mais des freins à lever", croit-il.
Marina Fabre @fabre_marina