Publié le 19 avril 2018
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[LA VIDEO DES SOLUTIONS] La RATP joue la transparence sur la qualité de l'air dans le métro
Après les polémiques à répétition sur la qualité de l'air dans le métro et le RER, la RATP a choisi de rendre accessible, via un site dédié, les données sur le CO2, le Nox et les particules fines de ses stations. Le taux de ces particules y est particulièrement élevé à cause du système de freinage du matériel roulant. Pour y remédier la RATP lance un plan de rénovation de son système de ventilation et investit dans du nouveau matériel roulant.

Marina Fabre
On l’aperçoit à peine sur les quais de la ligne 1 métro Franklin Roosevelt. Une station de mesure de la qualité de l’air est pourtant bien présente. À l’intérieur, les données de dioxyde de carbone (CO2), d’oxyde d’azote (Nox) et de particules fines PM 2,5 et PM 10 sont prises en continu. Deux autres stations - Auber sur le RER A et Chatelet sur la 4 - sont également équipées.
La RATP a décidé de faire preuve de transparence sur le sujet. La Régie a ouvert le 12 avril un site sur lequel les usagers peuvent retrouver en temps réel les données de qualité de l’air. "Aujourd’hui on passe plus de 80 % de notre temps dans les milieux intérieurs. Je pense que c’est une préoccupation de tout un chacun de savoir ce qu’il respire dans les différents environnements intérieurs", explique Sophie Mazoué, responsable développement durable de la RATP.
Des stations 10 fois plus polluées que l'extérieur
Dans les tunnels de la RATP, le taux de dioxyde d’azote est plus faible que sur les routes. Par contre, les particules fines, elles, sont très présentes. Selon des tests effectués par AirParif, sur les quais de la station Auber par exemple, les particules PM 10 peuvent être 10 fois supérieures à celles relevées le long de la rue Auber. Même tendance pour les PM 2,5. En cause : le système de freinage du matériel roulant.
"La principale source de pollution vient du matériel roulant qui au frottement des appareils de friction sur les roues ou frottement sur les rails génère des particules", explique Sophie Mazoué. Pour y remédier, la RATP s’est engagée dans un renouvellement du matériel, moins polluant. Même "s’il n’existe pour l’heure aucune norme en matière de particules dans les espaces souterrains", rappelle l’entreprise.
Des ventilateurs géants pour renouveler l'air
Autre programme de 45 millions d'euros, celui de la rénovation de son système de ventilation. "On a 342 ventilateurs sur le réseau en tunnel. Ils permettent à la fois de désenfumer les espaces mais aussi de renouveler l’air et d’assurer une qualité de l’air satisfaisante", ajoute la responsable développement durable.
Ces énormes ventilateurs hyper puissants tournent entre 750 et 1 000 tours par minute. On y accède par des trappes et des échelles situées dans plusieurs rues de Paris. Mais la RATP préfère ne pas communiquer sur leur position pour éviter les curieux qui voudraient s’enfoncer dans les tunnels souterrains.
Marina Fabre @fabre_marina